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Actualités - CHRONOLOGIE

EXPOSITION - À la galerie Alwane (Saïfi) jusqu’au 16 juillet Dans la «?mégalopolis?» de Zena Assi

Les cités de Zena Assi grouillent de toitures, de maisons, de fils qui transpercent l’espace. Les citadins qui y habitent ont ce regard lointain angoissé, intrigant. Composé de plus d’une cinquantaine de toiles, «?Cité et citadins?» est le récent travail de l’artiste exécuté en trois ans et qui est exposé à la galerie Alwane (Saïfi) jusqu’au 16 juillet. En grand et petit format, rectangulaires ou carrés, les œuvres en mixed-media de Zena Assi, auxquelles elle ajoute une touche d’huile «?juste pour l’arôme?», dit-elle en rigolant, illustrent ce lien absurde entre la ville et ses occupants, et le rapport de force entre le fond et la forme qui s’enchevêtrent et se dominent tour à tour. Le dépouillement, la sobriété du contenu et l’utilisation d’arrière-plans souvent sans ornement font la signature de l’artiste. Ainsi, sur un espace pictural environnant qui s’épure au fil des ans, Zena Assi, passée de la pub à l’art, installe ses personnages sur des lignes qu’elle trace sur le canevas. «?Pour moi, l’attitude corporelle est la plus éloquente. C’est pourquoi elle occupe le premier plan.?» S’imprégnant de l’art de Buffet ou de Shiele, le travail a pris petit à petit une dimension personnelle et très particulière?: «?Une technique que je me suis construite moi-même, affirme Assi, un peu à l’envers des études académiques?».?«?Sans croquis, ni préparation, mes portraits sont spontanés, un peu fous, dit-elle en riant. Ils sont la dernière touche à l’œuvre». Stagnation et animation Dans un amas de maisonnées, de tuiles et de fils électriques, et sur fond de couleurs fortes, comme le blanc, le rouge et le noir, se profilent des silhouettes démantibulées et désarticulées. Tel est l’univers à la fois intrigant, mais raffiné de Zena Assi. «?Il fallait travailler sur une texture brute afin de traduire l’angoisse et l’enfermement?», affirme-t-elle. Sur des strates d’acrylique traversées par des hachures dans tous les sens, le figuratif n’est plus qu’abstraction et le minimalisme devient bavard. Que signifient ces traits qui écorchent la toile?? « La forme stylisée d’une cité?», répond Zena Assi. Et de poursuivre?: «?Il y a ce chaos bien équilibré et balancé qui illustre l’art de la “?polis”. Je me rendais compte que notre société était toujours dans l’attente alors que les villes se doivent de bouger et d’évoluer.?» Son coup de crayon et son dessin au côté allusif et inachevé sont rehaussés par la coloration qui ne sert qu’à créer les contrastes. Les traits déformés établissent une distance avec le regard du spectateur et lui causent une gêne. Enfin, les silhouettes aux formes anguleuses, à l’image de Schiele, et les figures longitudinales un peu «?modiglianesques?» cherchent à traduire l’intériorité angoissée du moi par les positions excentriques du corps ou des mains. «?J’accorde une grande importance aux mains dont j’aime montrer les nervures, souligne l’artiste.?Quant au corps, il n’est pour moi qu’une masse que je déforme à ma guise.?» Churchill a dit?: «?On commence par modeler notre environnement et un jour c’est lui qui nous modèle.?» Puisqu’on est responsable de tout ce chaos, ne doit-on pas s’attendre un jour à ce qu’il se retourne contre nous?? Sans vouloir trop s’attarder sur la question, «?Cités et citadins?» de Zena Assi interroge. Les compositions à la fois complexes et épurées, les plages de couleurs mouvementées et les textures qui respirent laissent le soin aux autres d’y apporter des réponses. Colette KHALAF * Alwane Saïfi est ouvert tous les jours de 11h00 à 19h00. Tél.?: 01/975250 - 03/346240.
Les cités de Zena Assi grouillent de toitures, de maisons, de fils qui transpercent l’espace. Les citadins qui y habitent ont ce regard lointain angoissé, intrigant. Composé de plus d’une cinquantaine de toiles, «?Cité et citadins?» est le récent travail de l’artiste exécuté en trois ans et qui est exposé à la galerie Alwane (Saïfi) jusqu’au 16 juillet.
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