Trois juges cible de trois attentats à Bagdad Annulation du transfert du contrôle de Diwaniyah à l’armée irakienne

Le passage de relais entre les troupes de la coalition et l’armée irakienne pour le contrôle de la province chiite de Diwaniyah, dans le centre de l’Irak, a été annulé, a indiqué hier à l’AFP le porte-parole de la province, cheikh Ganem Abid Dahash. « Le passage de relais a été repoussé à une date indéterminée parce qu’il n’y a pas de coordination entre le gouvernement central (irakien) et les forces armées américaines », a déclaré ce porte-parole. Le couvre-feu, instauré dimanche soir en prévision des cérémonies ce lundi, a été levé. L’armée américaine a confirmé l’annulation des cérémonies, mais a indiqué qu’une tempête de sable en était la cause. Le ministre polonais de la Défense Bogdan Klich a également indiqué qu’une tempête de sable avait empêché la tenue des cérémonies officielles. « Une tempête de sable a coupé toute communication avec Bagdad. Nous avons réussi à accéder (à la base militaire polonaise) hier soir. Hélas, aucun représentant du gouvernement irakien ni de l’administration militaire américaine n’a pu venir », a déclaré le ministre à la télévision polonaise TVN24. « Les Irakiens ont décidé d’annuler la cérémonie. Elle aura lieu plus tard, au début de juillet », a précisé le ministre contacté au téléphone. L’armée polonaise est présente en Irak depuis le début en mars 2003 de l’intervention armée contre le régime de Saddam Hussein et le mandat de sa mission militaire expire définitivement le 31 octobre. L’armée polonaise a encore 900 soldats en Irak, contre 2 600 en 2003. Elle a perdu 22 soldats depuis le début de son déploiement. Diwaniyah devait devenir la 10e des 18 provinces irakiennes à passer sous le contrôle de l’armée irakienne. Les forces irakiennes contrôlent déjà neuf provinces : Missane, Mouthanna, Bassora, Zi Qar, Najaf, Kerbala et les trois provinces kurdes de Dohouk, Souleimaniyah et Erbil. En mai, le général David Petraeus, commandant en chef des forces américaines et alliées en Irak, avait estimé que le transfert du contrôle de la sécurité aux Irakiens pour toutes les provinces du pays ne serait pas achevé à la fin de l’année. La semaine dernière, l’armée américaine avait également annulé une cérémonie de transfert pour la province d’al-Anbar, place forte de l’insurrection sunnite antiaméricaine, en invoquant des tempêtes de sable. Ces dernières sont fréquentes en Irak et empêchent les avions civils de voler. Hier, une tempête de sable touchait également la capitale, piquant le nez et les yeux et réduisant fortement la visibilité. Sur un autre plan, trois juges irakiens ont été la cible hier d’attentats à la bombe dans des quartiers chiites de Bagdad, quelques jours après l’assassinat en pleine rue d’un juge de la Cour suprême, a indiqué à l’AFP une source au ministère de l’Intérieur. Les maisons de deux juges travaillant à la même cour d’appel ont été touchées lundi matin par l’explosion de bombes. Les deux hommes, Ala’ Hussein Saleh et Ali al-Alaf, n’ont pas été blessés dans les attentats perpétrés dans l’est et le sud-est de Bagdad, dans des quartiers majoritairement chiites, selon le ministère de l’Intérieur. Par ailleurs, Ghanim Abdallah al-Shemari, un juge de Sadr City, a été blessé, ainsi que sa femme et sa fille, par l’explosion d’une bombe dans le jardin de sa maison dans le nord-est de la capitale.