Les délégations israélienne et palestinienne chargées des pourparlers de paix se retrouveront à Washington en juillet L’État hébreu ferme les terminaux vers Gaza en riposte aux tirs de roquettes palestiniennes

Israël a maintenu fermés hier les passages pour les marchandises et carburants vers Gaza au lendemain de tirs de roquettes palestiniennes, première sérieuse violation de la trêve en vigueur depuis sept jours. Les terminaux de Karni, Soufa et Nahal Oz avaient été partiellement rouverts dimanche par Israël, dans le cadre de l’allègement du blocus israélien décidé après la trêve entrée en vigueur le 19 juin. Ces passages sont fermés après la fin du transfert des marchandises. « Nous maintenons fermés jusqu’à nouvel ordre les points de passage de Karni, Soufa et Nahal Oz après des tirs de roquettes qui ont constitué une violation flagrante de la trêve », a affirmé à l’AFP Peter Lerner, un porte-parole militaire israélien. « Rien n’entrera aujourd’hui à Gaza », a-t-il ajouté, précisant que l’allègement du blocus de Gaza avec une légère augmentation des produits transférés à Gaza était suspendu. Selon lui, le point de passage pour les personnes, à Erez, dans le nord de la bande de Gaza, reste en revanche ouvert aux malades, diplomates et journalistes. Le mouvement palestinien Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, qui a conclu la trêve avec Israël par l’intermédiaire de l’Égypte, a condamné la décision israélienne. « La décision de l’occupation de fermer les points de passage de Gaza aujourd’hui est une violation de l’accord d’accalmie », a déclaré le porte-parole du Hamas, Fawzi Barhoum. Il a appelé l’Égypte à intervenir pour pousser Israël à rouvrir en permanence les points de passage, qui étaient fermés depuis la prise du pouvoir dans Gaza du Hamas en juin 2007 à la suite d’un coup de force contre les services de sécurité du président Mahmoud Abbas. Mardi, le mouvement Jihad islamique basé à Gaza a revendiqué le tir de trois roquettes sur Sderot dans le sud d’Israël, en riposte selon lui à la mort d’un de ses chefs tué le même jour par l’armée israélienne en Cisjordanie. L’explosion des roquettes dans cette région distante d’environ 5 km du territoire palestinien a fait deux blessés légers. Il s’est agi de la première sérieuse violation du cessez-le-feu. Un obus de mortier avait été tiré sur Israël quelques heures plus tôt, mais ce tir n’a pas été revendiqué. Mais après ces tirs, le Hamas a réaffirmé son engagement de respecter la trêve qui s’applique seulement à la bande de Gaza et non à la Cisjordanie. Le mouvement islamiste a par ailleurs affirmé hier qu’il ne renoncerait pas aux conditions qu’il pose pour libérer un soldat israélien détenu à Gaza depuis deux ans. « Deux ans après la capture de Shalit, des négociations indirectes doivent se tenir prochainement entre l’État sioniste et les mouvements qui le détiennent, en tête desquels le Hamas, sous les auspices de l’Égypte, pour parvenir à un accord sur un échange de prisonniers », a déclaré Abou Obeida, le porte-parole des Brigades Ezzedine al-Qassam, la branche armée du Hamas, dans un communiqué. « Aux termes de cet échange de prisonniers, un certain nombre de détenus palestiniens seront libérés contre le soldat sioniste captif comme l’exige la résistance », a ajouté le porte-parole. Parallèlement, Saëb Erakat, un des principaux négociateurs palestiniens, a annoncé hier que les délégations israélienne et palestinienne chargées des pourparlers de paix devraient se retrouver à Washington en juillet. « Nous avons reçu mardi une invitation de la secrétaire d’État américaine Condoleezza Rice à nous rendre le mois prochain à Washington pour y retrouver pour la première fois les négociateurs israéliens », a affirmé à l’AFP par téléphone M. Erakat.