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Zimbabwe - Les dirigeants d’Afrique australe appellent au report du second tour de la présidentielle Tsvangirai implore l’Afrique d’agir « maintenant »

Le chef de l’opposition au Zimbabwe, Morgan Tsvangirai, a imploré hier le continent africain d’agir « maintenant » pour favoriser une solution négociée dans son pays. Morgan Tsvangirai, réfugié depuis dimanche à l’ambassade des Pays-Bas, a fait hier une brève apparition dans sa demeure d’Harare, le temps d’une conférence de presse de deux heures, avant de retourner dans la chancellerie occidentale. Le leader de l’opposition, arrivé en tête devant le président Robert Mugabe au premier tour mais qui a renoncé à participer au second face à une « orgie de violences », a lancé un véritable cri à l’Afrique lors de cette sortie aux accents dramatiques. « Le temps de l’action est venu maintenant » pour une sortie de crise au Zimbabwe, secoué par les violences depuis la défaite du régime aux élections générales du 29 mars, a-t-il lancé aux chefs d’État africains dont une réponse concertée se fait attendre. « La population du pays ne peut plus attendre », a prévenu le chef du MDC. M. Tsvangirai, 56 ans, a demandé à l’Union africaine (UA) et à la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) d’aider à lancer un « mécanisme de transition » qui permettrait au pays de « guérir » et appelé au déploiement de « troupes armées de maintien de la paix ». Il a prôné un « règlement politique négocié », mais a exclu toute discussion avec un gouvernement formé après le second tour. Mardi, M. Mugabe s’était pour la première fois dit prêt à la discussion avec l’opposition, mais seulement après le second tour. « Nous sommes ouverts, ouverts à la discussion, mais nous avons nos propres principes », a-t-il dit dans le quotidien d’État The Herald. Mais il a une nouvelle fois signifié son mépris face aux appels des capitales occidentales, qui jugent impossible un scrutin libre dans les conditions actuelles. La crise zimbabwéenne devrait être au cœur des préoccupations des 53 chefs d’État et de gouvernement des pays membres de l’UA qui se réunissent les 30 juin et 1er juillet en Égypte. À un niveau régional, le Zimbabwe était déjà hier au centre d’une réunion extraordinaire de la commission de sécurité de la SADC (Swaziland, Angola et Tanzanie), près de la capitale swazie, Mbabane. À l’issue de leurs discussions, le roi du Swaziland Mswati III, le chef de l’État tanzanien Jakaya Kikwete, qui préside l’UA, et le ministre angolais des Affaires étrangères Joao Miranda ont appelé à « reporter le vote à un autre jour ». Le secrétaire général du bloc régional, Tomaz Augusto Salomao, a estimé que la situation ne semblait pas permettre la tenue d’un scrutin « libre et équitable ». Mais Morgan Tsvangirai, qui a réclamé l’annulation du scrutin maintenu par le régime en dépit de son retrait, devrait estimer ce communiqué final insuffisant. « Ce n’est pas une élection qui va nous aider à sortir de la crise », a-t-il une fois de plus lancé mercredi. La commission de sécurité est l’organe décisif dans l’éventualité d’une intervention militaire de la SADC, qui peut décider de l’envoi de troupes de maintien de la paix. Mais cette option a d’ores et déjà été rejetée par Pretoria, sur qui la communauté internationale porte ses derniers espoirs de solution négociée. « Nous ne pensons pas qu’une intervention militaire soit nécessaire au Zimbabwe », a déclaré le vice-ministre sud-africain des Affaires étrangères, Aziz Pahad. Robert Mugabe, qui est à 84 ans le plus vieux des chefs d’État du continent, compte toujours des alliés au sein de l’Afrique australe, divisée du fait de solidarités restées fortes au nom de la lutte pour l’indépendance. Le chef de l’opposition a enfin prévenu dans la presse australienne : si le président se proclame vainqueur après l’élection, « nous quitterons le pays ». Sur le terrain, la répression se poursuivait. La police du Zimbabwe a ainsi mené un raid contre le siège régional du MDC, principal parti d’opposition à Mutare (Est), où quelque 200 personnes avaient trouvé refuge après des violences, a affirmé un porte-parole du parti. Le plus grand groupe d’observateurs zimbabwéens indépendants ne sera pas, en outre, en mesure de surveiller le scrutin présidentiel de vendredi, les autorités ne l’ayant toujours pas accrédité, a indiqué hier le Zimbabwe Election Support Network (ZESN). Sur la scène internationale, le Premier ministre britannique Gordon Brown a annoncé hier un renforcement des sanctions contre le régime de Robert Mugabe. Le Premier ministre s’est toutefois refusé à annoncer un arrêt complet des relations commerciales avec le Zimbabwe, qui risquerait de frapper les Zimbabwéens. Le Royaume-Uni a également retiré au président zimbabwéen son titre de chevalier attribué à titre honoraire en raison de son « mépris abject » pour la démocratie, a annoncé le Foreign Office.
Le chef de l’opposition au Zimbabwe, Morgan Tsvangirai, a imploré hier le continent africain d’agir « maintenant » pour favoriser une solution négociée dans son pays.
Morgan Tsvangirai, réfugié depuis dimanche à l’ambassade des Pays-Bas, a fait hier une brève apparition dans sa demeure d’Harare, le temps d’une conférence de presse de deux heures, avant de...