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Actualités - CHRONOLOGIE

Les néoconservateurs continuent d’influencer la politique étrangère du candidat républicain à la présidentielle US L’entourage de McCain soigneusement débarrassé des proches de Bush

L’entourage du candidat républicain à la présidence américaine John McCain illustre le paradoxe de sa situation, cultivant la distance avec la Maison-Blanche de George W. Bush tout en épousant des dogmes du parti présidentiel sortant. Parmi ses principaux conseillers, bien peu de noms sont connus du grand public, bien moins encore sont directement liés à l’administration du très impopulaire George W. Bush. Mais, pour ce qui est de la politique étrangère, ceux qui dominent sont des néoconservateurs, dont le courant de pensée l’influence depuis les années 1990, et qui ont inspiré la politique étrangère du président Bush après les attentats du 11 septembre. Ainsi notamment de Randy Scheunemann, principal porte-parole de M. McCain sur les questions de politique étrangère, qui en 2002 avait fondé le Comité pour la libération de l’Irak, officine militant pour la guerre lancée l’année suivante. M. Scheunemann et Robert Kagan, un autre conseiller de M. McCain, sont des responsables de l’organisation néoconservatrice Project for a New American Century, qui défend une ligne de faucon. De quoi expliquer les positions dures de M. McCain non seulement sur l’Irak, où il affiche son intention de rester aussi longtemps que nécessaire pour obtenir le « succès », mais aussi sur l’Iran, Cuba, la Corée du Nord et même la Russie, qu’il veut voir exclue du G8 – en dépit d’un discours prônant le multilatéralisme. Il est très proche aussi du sénateur Joseph Lieberman, qui fut candidat démocrate à la vice-présidence en 2000, mais que son soutien à la guerre en Irak a mis pratiquement au ban de son parti. En économie, les inspirations de M. McCain sont très diverses. Car le sénateur de l’Arizona, qui « fait campagne sur la politique étrangère », a « une approche économique (qui) n’est pas fondée sur des principes », au-delà de la foi dans le marché et de sa promesse de réformer les caisses publiques de retraite et de santé, estime Matt Welch, l’auteur d’une biographie critique (Myth of a Maverick – Le mythe d’un franc-tireur). Andrew Ferguson, de la revue conservatrice The Weekly Standard, avait relevé en février que les personnalités citées par John McCain comme inspirant sa pensée économique sont si disparates que « certaines, si vous les mettiez dans la même pièce, déclencheraient une explosion intergalactique comme la collision de la matière et de l’antimatière » – l’opposition principale portant sur la priorité donnée aux baisses d’impôts (que McCain avait critiquées au début de la présidence Bush) ou à l’équilibre budgétaire (qu’il a toujours affirmé rechercher). Son principal porte-parole sur les dossiers économiques est Douglas Holtz-Eakin, ancien chef du Bureau budgétaire du Congrès, très sourcilleux sur l’orthodoxie budgétaire, prompt à dénoncer les programmes sociaux promis par le démocrate Barack Obama. Mais une grande partie de la communication économique de M. McCain est laissée à la télégénique Carly Fiorina, ancien PDG de Hewlett-Packard critiquée dans les milieux d’affaires pour avoir présidé à la difficile fusion avec le fabriquant d’ordinateurs Compaq. Son message insiste très classiquement sur les bienfaits des baisses d’impôts. Sur les questions de justice, un thème sur lequel M. McCain a cultivé la différence avec M. Bush au Sénat, M. McCain laisse de plus en plus souvent s’exprimer en son nom l’ex-maire de New York Rudolph Giuliani, ainsi que Fred Thompson, lui aussi un ancien rival des primaires, mais aussi ancien procureur à la scène (dans la série télévisée New York District) comme à la ville. Tous deux prônent la fermeté dans la lutte contre le terrorisme. Sur les sujets de société, M. Thompson est plus traditionnel que M. Giuliani, voire que M. McCain, qui s’est pourtant engagé à nommer à la Cour suprême des juges aussi conservateurs que ceux choisis par le président Bush, John Roberts et Samuel Alito.
L’entourage du candidat républicain à la présidence américaine John McCain illustre le paradoxe de sa situation, cultivant la distance avec la Maison-Blanche de George W. Bush tout en épousant des dogmes du parti présidentiel sortant.

Parmi ses principaux conseillers, bien peu de noms sont connus du grand public, bien moins encore sont directement liés à l’administration...