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Actualités - CHRONOLOGIE

L’UE voit s’éloigner l’espoir d’une sortie de crise rapide Le traité de Lisbonne plus menacé que jamais

Le traité de Lisbonne censé rendre l’Europe plus efficace paraît plus menacé que jamais une semaine après le non irlandais, en raison des risques qu’il court en République tchèque et de problème de dernière minute dans la ratification britannique. Les dirigeants européens, qui espéraient prouver lors de leur sommet de 24 heures à Bruxelles que le texte résisterait au rejet irlandais, n’ont pas atteint leur objectif. Ils ont dû accepter la demande irlandaise de ne pas chercher à surmonter la crise avant quatre mois, date du prochain sommet européen d’octobre. Partis avec l’espoir d’isoler le non irlandais, pour espérer pouvoir soumettre le traité « aménagé » à un nouveau référendum dans les mois qui viennent, ils n’ont pas pu appeler clairement à accélérer dans l’intervalle la ratification du traité dans les sept autres pays encore en suspens. Vu le risque de voir le traité rejeté par le Parlement tchèque – « je ne parierais pas 100 couronnes sur sa ratification au Parlement », a reconnu le Premier ministre Mirek Topolanek –, Prague a refusé toute formulation trop contraignante. Si le communiqué final adopté par les 27 « note que 19 Parlements des États membres ont déjà ratifié le traité et que le processus se poursuit » dans les autres pays, il reconnaît aussi que la ratification tchèque ne « pourra pas être terminée sans avis favorable de la Cour constitutionnelle », où un recours a été déposé. Autre déconvenue : le Premier ministre britannique Gordon Brown a reconnu que la ratification dans son pays annoncée jeudi ne serait pas définitive tant que la Haute Cour de Londres n’aurait pas rendu un jugement sur un recours introduit par un citoyen réclamant un référendum. Même si cette anicroche s’avérait de courte durée – la Cour doit se prononcer la semaine prochaine – elle est venue renforcer l’impression que le sauvetage du traité de Lisbonne est mal engagé. Les dirigeants, qui s’étaient par ailleurs promis de ne pas se laisser accaparer par les questions institutionnelles, n’ont guère apporté de réponse concrète aux « problèmes concrets » des citoyens, comme ils se l’étaient promis. Face à la flambée des prix du pétrole, ils ont au contraire affiché leurs divergences. Le président français Nicolas Sarkozy s’est ainsi dit ouvertement en désaccord avec l’Allemagne sur la question de la fiscalité des produits pétroliers, qu’il veut voir plafonner alors que Berlin refuse. Paris a néanmoins obtenu de pouvoir examiner, avec la Commission, la faisabilité de plusieurs idées de mesures pour lutter contre le pétrole cher, y compris celle sur la TVA. Cette présidence s’annonce d’ailleurs pour lui difficile, en raison de la crise sur le traité, mais aussi de tensions entre la France et la Commission, qui se sont mutuellement accusées durant le sommet d’avoir contribué au non irlandais. M. Sarkozy, au volontarisme légendaire, semble néanmoins décidé à user de toute son énergie et de pressions si nécessaire pour sortir de la crise. Il a ainsi agité la menace d’un report de l’adhésion de la Croatie à l’UE, attendue en 2010, pour pousser les Tchèques, très favorables à la poursuite de l’élargissement de l’UE, à ratifier le traité. « Sans nouveau traité, pas d’élargissement », a-t-il ainsi souligné, avec le soutien du Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker. Les dirigeants européens ont néanmoins avancé sur deux dossiers de politique étrangère. Ils ont levé définitivement leurs sanctions contre le régime cubain, pour encourager Raul Castro à démocratiser l’île. Ils ont aussi menacé de durcir les sanctions en vigueur contre le régime zimbabwéen, avec l’espoir de peser sur Robert Mugabe, qui fait tout pour neutraliser l’opposition avant le second tour de l’élection présidentielle la semaine prochaine.
Le traité de Lisbonne censé rendre l’Europe plus efficace paraît plus menacé que jamais une semaine après le non irlandais, en raison des risques qu’il court en République tchèque et de problème de dernière minute dans la ratification britannique.
Les dirigeants européens, qui espéraient prouver lors de leur sommet de 24 heures à Bruxelles que le texte résisterait au...