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Nucléaire - Les inspecteurs de l’agence onusienne arriveront dimanche à Damas Damas veut coopérer avec l’AIEA, mais à ses conditions

La Syrie a dit vouloir coopérer pleinement avec l’AIEA la semaine prochaine, mais a prévenu que cette collaboration ne concernait qu’un site bombardé l’an dernier par Israël. Des experts de l’Agence internationale de l’énergie atomique, avec à leur tête son numéro deux Olli Heinonen, vont enquêter de dimanche à mardi sur des accusations américaines et israéliennes de construction d’un réacteur nucléaire dans l’est de la Syrie avec l’aide de la Corée du Nord, sur le site d’al-Kibar, près de la ville de Deir-Ezzor. Ce site a été détruit par l’aviation israélienne, avec le feu vert de Washington, en septembre 2007. Damas a assuré à plusieurs reprises qu’al-Kibar était une installation militaire mais qui n’était ni nucléaire ni utilisée. « La Syrie a invité l’AIEA et va coopérer avec elle. (...) Nous souhaitons qu’une délégation se rende en Syrie et visite le site présumé », a déclaré le président syrien Bachar el-Assad lors d’une récente visite au Koweït. Dans un article publié le 10 juin par le quotidien syrien al-Watan proche du pouvoir, l’analyste syrien Ibrahim Darraji affirmait : « La visite se déroulera avec l’autorisation totale de la Syrie (...), qui voudrait prouver le caractère erroné des allégations américaines et israéliennes et éviter tout conflit que certains veulent provoquer entre la Syrie et l’AIEA. » Selon des informations de presse américaines, l’agence onusienne souhaitait toutefois se rendre sur deux ou trois sites supplémentaires, ce que Damas refuse. « Nous avons intérêt à ce que l’agence visite le site (visé par le raid) mais parler d’autres sites n’est pas conforme à l’accord » entre la Syrie et l’AIEA, a déclaré le président Assad. Pour M. Darraji, « il est naturel que la visite se limite au site d’al-Kibar, qu’elle ne concerne aucune autre région du territoire syrien, en vertu de l’accord conclu avec l’AIEA et de la souveraineté et la sécurité nationale syriennes ». La Syrie est signataire depuis 1963 du Traité de non-prolifération (TNP) nucléaire par lequel elle s’est engagée à ne pas chercher à se doter de l’arme atomique et à accepter des inspections. Selon M. Darraji, « la Syrie possède un réacteur de recherches unique qui est soumis à des visites régulières de l’AIEA ». Mais, en avril, les services de renseignements américains ont présenté à des parlementaires une vidéo et des photos d’une installation présumée de futur réacteur nucléaire sur le site d’al-Kibar. Selon Washington, la construction sur le point d’être achevée – mais sans avoir été dotée du matériel nucléaire nécessaire – ressemblait au réacteur nord-coréen de Yongbyon. Mercredi, le quotidien français Le Monde avait affirmé que l’AIEA disposait d’informations de services de renseignements d’autres pays soutenant les allégations américaines. L’AIEA a refusé de commenter l’article. « C’était fabriqué à 100 %. (les Américains) ont montré des photos avec des Nord-Coréens en Syrie, mais nous avons des relations normales avec la Corée du Nord, dont les responsables sont accueillis publiquement », avait déclaré M. Assad dans une interview au journal indien The Hindu parue le 8 juin. Le président syrien a accusé Washington d’exercer des pressions sur Damas. Depuis 2004, les États-Unis imposent des sanctions à la Syrie, accusée de soutenir le terrorisme. Pour expliquer la forte réticence syrienne à toute autre inspection, Ibrahim Darraji évoque le précédent irakien, « toujours vivant dans les esprits », lorsque les États-Unis avaient cherché à imposer « une inspection générale et inconditionnelle » dans ce pays à la recherche d’armes de destruction massive. Ils avaient en fait « engagé des inspecteurs qui ont procédé à des actes d’espionnage », avance-t-il. Al-Kibar a été nettoyé par les Syriens à la suite du raid israélien, rendant toute inspection sur des faits passés plus difficile. Lors de la réunion des 35 gouverneurs de l’agence onusienne début juin, l’ambassadeur américain Gregory Schulte avait détaillé la manière dont les Syriens ont nettoyé le site et détruit ainsi toute preuve de ce qui avait été construit à al-Kibar. « Une grande partie de ces travaux a eu lieu de nuit », selon M. Schulte, ajoutant que ces efforts syriens « soulèvent beaucoup de questions troublantes ».
La Syrie a dit vouloir coopérer pleinement avec l’AIEA la semaine prochaine, mais a prévenu que cette collaboration ne concernait qu’un site bombardé l’an dernier par Israël.
Des experts de l’Agence internationale de l’énergie atomique, avec à leur tête son numéro deux Olli Heinonen, vont enquêter de dimanche à mardi sur des accusations américaines et...