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DOCUMENTAIRE - « Rond-Point Paris-Beyrouth, théâtre ville ouverte », d’Olivier Garouste Le rôle du théâtre dans le théâtre des événements…

«Ce documentaire est le témoignage d’une rencontre culturelle et théâtrale entre Paris et Beyrouth alors que le Liban se remet à peine des blessures de l’invasion israélienne de l’été 2006. Je souhaitais filmer l’importance du théâtre dans un pays après la guerre », indique Olivier Garouste sur le carton de présentation de son film Rond-Point Paris-Beyrouth, théâtre ville ouverte. Entre documentaire et film expérimental, ce moyen-métrage (55 minutes) suit les péripéties de ce qui devait être l’événement théâtral de la rentrée 2006 au Liban. À savoir, la délocalisation à Beyrouth de six spectacles du théâtre parisien du Rond-Point et leur présentation dans le cadre d’une programmation mixte, franco-libanaise, incluant des lectures et des débats, durant une dizaine de jours. Sauf que cette manifestation festive et culturelle, qui devait s’ouvrir initialement le 23 novembre, commence par être reportée de trois jours, pour cause de deuil national. Le 22 novembre 2006, le jour même de l’arrivée au Liban d’une partie de l’équipe française, dont Olivier Garouste venu filmer l’événement pour les archives du théâtre du Rond-Point, un énième attentat coûte la vie au jeune ministre et député Pierre Gemayel. L’ambiance est tendue. Les « rues » se mobilisent en manifestations et contre-manifestations. Dans ce contexte, l’enjeu de ce festival de rencontres théâtrales est fortement remis en cause. La question du rôle du théâtre dans le théâtre des événements se pose alors de manière cruciale. Les organisateurs se retrouvent devant un dilemme : faut-il annuler une programmation qui a fait l’objet de plusieurs mois de travail ? Quel pourrait être le sens de ces spectacles dans une telle situation de crise ? Quelles pièces jouer ? Et pour quel public ? Olivier Garouste qui était là dans un objectif d’archivage des spectacles retourne alors sa caméra vers les planificateurs libanais et français qui se concertent, « chacun cherchant un sens nouveau à cette manifestation culturelle ». À l’image, cela donne une balade à travers Beyrouth, ses théâtres, ses sit-in et des regards croisés entre gens d’ici et de là-bas. Lesquels apportent, à travers leurs échanges et leurs réflexions, un éclairage intéressant sur le théâtre dans la ville, en particulier dans une ville en proie aux notions complexes de résistance, de lutte, de cultures de vie et de mort… Un « film d’idées », nonobstant une certaine esthétique de l’image, et dont on retient certains propos. À l’instar de ceux des metteurs en scène français Michel Massé et Jean-Michel Ribes qui parlent, l’un du « sens nouveau, plus fort » qu’a pris son spectacle à Beyrouth. Et le second d’« un ailleurs possible grâce au théâtre. Une réalité réinventée ». Mais aussi de Roger Assaf qui, assurant que le « théâtre et la démocratie sont nés ensemble au même endroit et dans une cité en guerre », soutient néanmoins que « le théâtre est une forme de vie à l’intérieur de laquelle la guerre échoue ». Et, en conclusion, les propos d’un comédien français qui donnent à réfléchir : « Faire du théâtre, c’est une façon d’aller vers les autres. C’est tout à fait le contraire de la guerre. Et ça veut dire qu’on peut vivre autre chose que l’affrontement »… Z.Z.
«Ce documentaire est le témoignage d’une rencontre culturelle et théâtrale entre Paris et Beyrouth alors que le Liban se remet à peine des blessures de l’invasion israélienne de l’été 2006. Je souhaitais filmer l’importance du théâtre dans un pays après la guerre », indique Olivier Garouste sur le carton de présentation de son film Rond-Point Paris-Beyrouth,...