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Actualités - CHRONOLOGIE

Le refus du parti au pouvoir de relâcher son emprise risque d’exacerber les tensions L’Égypte devrait intégrer les Frères musulmans dans la sphère politique, affirme l’ICG

Le gouvernement égyptien devrait permettre aux Frères musulmans, principal groupe d’opposition du pays, de jouer un rôle sur la scène politique, a affirmé hier l’institut International Crisis Group (ICG). Le régime égyptien devrait « officiellement intégrer les Frères musulmans, ou un parti politique leur étant associé, dans le domaine politique, et ouvrir l’arène politique à une véritable lutte démocratique », affirme le groupe basé à Bruxelles dans un rapport. La confrérie islamiste est officiellement interdite en Égypte depuis 1954 mais relativement tolérée. Depuis sa percée historique lors des législatives de 2005, elle détient un cinquième des sièges du Parlement, mais reste la cible de campagnes d’arrestations régulières. « Les Frères musulmans sont trop puissants et trop représentatifs pour qu’il y ait stabilité ou véritable démocratisation sans qu’un moyen de les intégrer ne soit trouvé », poursuit l’ICG. « Le refus du parti au pouvoir, le Parti national démocrate (PND), de relâcher son emprise risque d’exacerber les tensions à un moment d’incertitude politique entourant la succession à la présidence et de graves troubles socio-économiques », selon le groupe de réflexion. Les efforts pour limiter le rôle politique de la confrérie islamiste ont « nettement dégradé la qualité de la vie parlementaire et politique », estime l’ICG, soulignant que ces tentatives avaient « porté un coup sévère à l’opposition légale, non islamiste ». La percée des Frères en 2005 « a confirmé leur position de force politique extrêmement bien organisée et profondément enracinée », poursuit l’ICG. Si le régime égyptien a cru que le succès électoral de la confrérie « pouvait être utilisé pour alimenter les peurs d’une prise de pouvoir par les islamistes, et donc servir de prétexte pour bloquer les réformes (...), cette stratégie risque de se retourner contre lui », selon le groupe. Toutefois, « les raisons mêmes qui rendent cela encore plus urgent – un environnement socio-économique tendu et une transition politique de plus en plus proche – rendent aussi cela plus difficile à envisager pour le régime ». Et bien que les Frères « aient fait des efforts considérables pour clarifier leur vision et montrer qu’ils adoptent les règles de la politique démocratique (...), beaucoup de leurs déclarations sont ambiguës », note l’ICG. Leur programme politique le plus récent « garde un ton nettement non démocratique et intolérant », affirme ainsi le groupe. Les Frères doivent « clarifier le rôle des femmes et la place des minorités religieuses – dans les deux cas, les Frères musulmans pensent qu’ils ne devraient pas être candidats à la présidence ». L’intégration des islamistes en politique constituerait « une étape essentielle pour une ouverture authentique de la sphère politique, qui bénéficierait aussi aux forces d’opposition laïques », conclut l’ICG.
Le gouvernement égyptien devrait permettre aux Frères musulmans, principal groupe d’opposition du pays, de jouer un rôle sur la scène politique, a affirmé hier l’institut International Crisis Group (ICG).
Le régime égyptien devrait « officiellement intégrer les Frères musulmans, ou un parti politique leur étant associé, dans le domaine politique, et ouvrir l’arène...