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Actualités - CHRONOLOGIE

Zimbabwe Mbeki en médiation à Harare, soumise à la pression occidentale et africaine

Le secrétaire général de l’ONU a haussé le ton hier en estimant que l’environnement au Zimbabwe n’était pas propice à la tenue d’un scrutin crédible, alors que l’Afrique du Sud tentait une nouvelle médiation, à neuf jours du second tour de l’élection présidentielle. Ban Ki-moon, qui s’était déjà dit « préoccupé » par les informations faisant état de violences au Zimbabwe depuis la déroute du régime aux élections du 29 mars, a employé des mots particulièrement forts, alors que la pression internationale, occidentale et africaine, prenait de l’ampleur. « Profondément alarmé par la situation au Zimbabwe », M. Ban a estimé que « les violences actuelles, les intimidations et les arrestations de dirigeants de l’opposition ne (pouvaient) conduire à des élections crédibles » le 27 juin, a rapporté à New York sa porte-parole, Michèle Montas. Depuis les élections générales du 29 mars, où le chef de l’opposition Morgan Tsvangirai est arrivé en tête du premier tour de la présidentielle devant M. Mugabe, de même que son parti aux législatives, les violences politiques se sont multipliées, surtout dans les zones rurales. L’ONU a estimé que la plupart des attaques pouvaient être imputées aux partisans du régime. Le parti de M. Tsvangirai, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC), assure que 66 de ses partisans ont été tués et qu’au moins 25 000 ont été déplacés par des fidèles de M. Mugabe. Plus tôt hier, M. Tsvangirai avait rencontré à Harare le sous-secrétaire général de l’ONU pour les Affaires politiques chargé de l’Afrique, Haïlé Menkerios. « Nous avons évoqué les menaces des leaders de la Zanu-PF de repartir en guerre », a notamment dit le porte-parole du MDC, Nelson Chamisa, en référence au parti du président Mugabe, l’Union nationale africaine du Zimbabwe-Front patriotique. Parallèlement, le président sud-africain, Thabo Mbeki, faisait une nouvelle tentative de médiation au Zimbabwe. M. Mbeki, chargé par ses pairs d’Afrique australe d’une médiation entre le pouvoir et l’opposition, devait s’entretenir avec M. Mugabe à Bulawayo, la seconde ville du pays, dans le cadre « de ses efforts de médiation », selon le ministère des Affaires étrangères sud-africain. Avant M. Mugabe, M. Mbeki a rencontré M. Tsvangirai. Aucune information n’a filtré sur le contenu de leurs discussions. Souvent critiqué pour sa « diplomatie discrète » envers M. Mugabe, M. Mbeki a finalement exprimé le 11 juin sa « profonde inquiétude » face « aux incidents violents ». Mais sa réticence à critiquer le héros de l’indépendance du Zimbabwe lui a valu de perdre tout crédit auprès de M. Tsvangirai. La pression occidentale s’est aussi accentuée sur le régime zimbabwéen. « Il est temps pour les leaders africains de dire au président Mugabe que le peuple du Zimbabwe mérite des élections libres et justes, qu’on ne peut pas intimider ses opposants ni les mettre en prison », a déclaré la secrétaire d’État américaine, Condoleezza Rice. Londres a accusé les autorités zimbabwéennes, qualifiées de « coterie criminelle », de rendre impossible la tenue d’une élection « juste et équitable ». Des leaders africains ont aussi fait des déclarations plus fermes. Le Premier ministre kényan, Raila Odinga, a appelé au déploiement « d’une force internationale de maintien de la paix de sorte que (...) de réelles élections puissent avoir lieu ». À Pretoria, le chef du parti au pouvoir, Jacob Zuma, favori de la présidentielle de 2009 dans son pays, a lui aussi estimé qu’il serait « difficile de tenir une élection libre dans les conditions actuelles ». Sur le terrain, les autorités zimbabwéennes ont annoncé qu’elles assouplissaient l’interdiction d’exercer des organisations humanitaires, annoncée début juin. Tout en faisant savoir que les observateurs électoraux « aux idées préconçues » ne seraient pas accrédités pour le second tour et en expulsant un fonctionnaire des Nations unies.
Le secrétaire général de l’ONU a haussé le ton hier en estimant que l’environnement au Zimbabwe n’était pas propice à la tenue d’un scrutin crédible, alors que l’Afrique du Sud tentait une nouvelle médiation, à neuf jours du second tour de l’élection présidentielle.
Ban Ki-moon, qui s’était déjà dit « préoccupé » par les informations faisant état de...