Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Défense - Les négociations avec la Pologne traînent en longueur La Lituanie, une solution possible pour le bouclier antimissile américain

Soucieux de garder un fer au feu, les États-Unis ont commencé à sonder la Lituanie pour y implanter des intercepteurs dans le cadre de leur ambitieux projet de bouclier antimissile, en lieu et place de la Pologne avec laquelle les négociations traînent en longueur. Les autorités américaines ont confirmé qu’un expert du département d’État, John Rood, était allé en Lituanie, il y a deux semaines, après les révélations faites par les Polonais mardi, en soulignant qu’elles n’avaient rien commencé à négocier avec Vilnius. Le porte-parole du Pentagone, Geoff Morrell, a cependant tenu à affirmer que la Pologne n’était pas la seule option possible. « Il y a plusieurs autres pays européens qui pourraient accueillir les intercepteurs et la Lituanie est l’un d’eux », a-t-il révélé. Les États-Unis ont le projet d’implanter en Europe centrale à l’horizon 2011/2013 deux éléments du bouclier antimissile destiné à protéger leur territoire contre d’éventuelles attaques de pays comme l’Iran : 10 missiles intercepteurs, qu’ils aimeraient déployer près de Slupsk dans le nord de la Pologne, et une station radar en République tchèque. Si elle a démenti des négociations, la Lituanie n’a pas fermé la porte. « La Lituanie examinerait la possibilité de participer au bouclier antimissile si elle recevait une offre. Nous devrions alors soupeser les avantages et les inconvénients », a déclaré hier le ministre Juozas Olekas. Les Polonais sont cependant convaincus que les Américains ont déjà eu des entretiens préliminaires avec les Lituaniens. « Nous savons bien qu’il y a des entretiens », a confié à l’AFP Witold Waszczykowski, vice-ministre des Affaires étrangères et le principal négociateur polonais sur le projet de bouclier. M. Waszczykowski considère qu’il s’agit là d’un « moyen de pression » pour accélérer les négociations entre Washington et Varsovie, qui durent déjà depuis 13 mois, et que George W. Bush voudrait achever avant la fin de son mandat début 2009. « Les États-Unis savent que le temps presse », affirme le négociateur polonais. Car en réalité, dit-il, tout sera gelé dès l’ouverture de la campagne présidentielle américaine à la fin de l’été. Les États-Unis ont déjà achevé avec succès les négociations avec les Tchèques, début avril. Avec la Pologne, les choses sont plus difficiles. Entamées en mai 2007, les négociations ont rapidement avancé tant que le Premier ministre conservateur Jaroslaw Kaczynski était au pouvoir. Mais le nouveau gouvernement libéral de Donald Tusk, qui a pris ses fonctions en novembre, a rapidement mis la barre plus haut. Il ne se satisfait pas d’une aide militaire de 47 millions de dollars promise par M. Bush pour 2009. Inquiets des menaces voilées de leur voisin immédiat, la puissante Russie, les Polonais réclament en contrepartie aux Américains une aide substantielle à la modernisation de leur armée, pour se doter en particulier d’un système de défense antimissile Patriot 3 ou Thaad. « Si les États-Unis estiment que l’installation du bouclier n’a pas d’impact important sur la sécurité de la Pologne, il nous sera difficile de convaincre notre opinion publique », commente M. Waszczykowski. Une solution de remplacement lituanienne ne serait cependant pas sans problème, car la Lituanie est une ancienne république de l’URSS. Elle exacerberait probablement les craintes de la Russie, qui, malgré les dénégations de Washington, voit dans le bouclier une menace directe à son encontre. « Nous deviendrions très probablement l’ennemi numéro un ou deux de la Russie », réagissait hier le politologue lituanien Kestutis Gernius.
Soucieux de garder un fer au feu, les États-Unis ont commencé à sonder la Lituanie pour y implanter des intercepteurs dans le cadre de leur ambitieux projet de bouclier antimissile, en lieu et place de la Pologne avec laquelle les négociations traînent en longueur.
Les autorités américaines ont confirmé qu’un expert du département d’État, John Rood, était allé en...