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Actualités - OPINION

Lettre à un enquêteur

Monsieur Bellemare, Je suis une simple citoyenne libanaise qui n’a plus aucune ambition?sauf celle de vouloir m’adresser à vous pour vous exprimer notre?découragement. Que de?vaillants politiciens et journalistes? assassinés,?que de? valeureux? soldats morts? par la loi des lâches, que d’espoirs envolés?pour mon Liban ! Que de personnes innocentes?tombées, que d’espoirs violés, de colombes? aux ailes brisées, de vies handicapées, de talents éparpillés. Que de jeunesses perdues et déracinées, d’espoirs?volés. Le désespoir d’un peuple qui a osé espérer…? M. Bellemare, mon Liban?fut libéré pour quelques?jours seulement. Depuis le temps que je voulais écrire et crier mon impatience.? Melhis, Brammertz, Bellemare... Trois années ont passé, trois années?qui ont amplement donné aux assassins et leurs alliés? le temps de reprendre leur souffle. Trois années qui ont érodé?notre espoir et notre?certitude que c’était enfin?la fin de la? servitude. Et voici de nouveau l’abattement qui reprend le dessus dans notre quotidien alourdi. M. Bellemare, pouvez-vous essayer de comprendre cet espoir que?chaque Libanais? portait dans son cœur, ce Libanais brimé qui n’osait? espérer? un jour? voir de son vivant, ou même dans un futur indéterminé, la fin de l’hégémonie syrienne?? MM. Melhis, Brammertz,?Bellemare, vous? n’étiez? pas là? le 14 mars 2005. Ah?! Vous y étiez, ce jour du printemps de Beyrouth?? Vous ne pouvez pas ressentir ni même imaginer ce que fut ce jour-là qui vit se produire un événement unique dans l’histoire?de mon?pays ou même dans l’histoire du?monde. Vous ne pouvez pas savoir ce que nous avions ressenti. Imaginez plus de la moitié?d’un peuple se retrouver?au cœur de la capitale pour réclamer dans un même souffle la fin?de la servitude. Imaginez?cela chez vous au Canada, en France, en Allemagne. Pourquoi tant de lenteur ?? Moi, je ferme les yeux et je songe à ce que nous serions aujourd’hui, nous pauvre peuple, si ?justice?avait été faite quelques mois après l’assassinat de notre?Premier ministre. Que de vies?vaillantes et innocentes auraient été sauvées. Nous aurions eu la sécurité, un pays, un peuple, une armée, une jeunesse, une économie, un président.? Monsieur le Procureur, l’ennemi et? ses? alliés libanais avaient? eu peur durant ces quelques jours de liberté qui leur ont été? ravis par la force de l’espoir d’un peuple. Mais le temps fut leur premier?allié. Nous n’avons plus la force d’espérer. Mais tout au fond du tunnel subsiste malgré tout une?imperceptible étincelle? nommée Bellemare. Diana? Abunasr? HAÏDAR
Monsieur Bellemare,
Je suis une simple citoyenne libanaise qui n’a plus aucune ambition?sauf celle de vouloir m’adresser à vous pour vous exprimer notre?découragement. Que de?vaillants politiciens et journalistes? assassinés,?que de? valeureux? soldats morts? par la loi des lâches, que d’espoirs envolés?pour mon Liban ! Que de personnes innocentes?tombées, que d’espoirs...