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États-Unis - Le sujet est moins controversé cette année La campagne présidentielle devrait éviter le thème du mariage gay

Même si des milliers d’homosexuels doivent convoler cette année en justes noces en Californie, la campagne pour l’élection présidentielle américaine du 4 novembre devrait éviter de s’appesantir sur la question du mariage gay, selon des analystes. En 2004, les unions homosexuelles s’étaient invitées dans la campagne via des référendums dans certains États, mais le sujet semble moins controversé cette année étant donné la convergence de vues du candidat républicain John McCain et du démocrate Barack Obama sur ce débat de société. M. McCain a répété lundi qu’il pensait que la définition du mariage devrait être limitée à l’union entre un homme et une femme. Mais il s’est aussi dit hostile à l’interdiction des unions homosexuelles dans la Constitution fédérale. M. Obama estime lui aussi que le mariage doit qualifier une union hétérosexuelle, mais dit soutenir les partenariats civils pour les couples homosexuels. Pour Joe Solmonese, président de Human Rights Campaign, une organisation de défense des droits des homosexuels, il est peu probable que la question fasse débat cette année, la campagne se concentrant surtout sur les questions économiques et de politique étrangère. « Je ne la vois pas du tout devenir un problème important », a déclaré M. Solmonese à l’AFP. « Le débat est très différent de celui de 2004. Aujourd’hui, les électeurs se préoccupent de l’Irak, de la hausse du prix de l’essence et de l’économie », a-t-il constaté. « Ce sont des questions bien plus brûlantes et je pense que toute tentative d’un candidat à la présidentielle d’utiliser une question de société explosive, comme les mariages homosexuels, pour changer de sujet rencontrerait une résistance acharnée », a assuré cet activiste. « Au mieux, cela ne fait pas réagir les électeurs, au pire pour les républicains, cela retournerait les électeurs contre eux », a renchéri Matthew Dowd, ancien stratège en chef de la campagne victorieuse pour la réélection de George W. Bush en 2004, cité par le New York Times. Pour M. Dowd, les électeurs pourraient ainsi être tentés de se demander : « Pourquoi nous débattons de cela alors que nous devrions parler de ce qui est important, comme l’économie, le système de santé ou la guerre ? » La légalité du mariage homosexuel sera toutefois débattue au moins en Californie, où ses opposants ont réussi à réunir suffisamment de signatures pour soumettre à référendum, le 4 novembre, un amendement constitutionnel définissant le mariage comme un acte légal entre un homme et une femme. Selon Brian Brown, directeur du groupe conservateur National Organization for Marriage, « cela va être une question majeure en Californie, parce que les électeurs auront l’opportunité de censurer la Cour suprême de l’État », qui a légalisé le 15 mai dernier les mariages homosexuels. « Il ne fait pas de doute que cela va s’inviter dans la campagne présidentielle dans certains États, mais c’est autre chose de savoir comment cela va jouer » du point de vue du choix du candidat, a-t-il dit, remarquant que la majorité des électeurs noirs et hispaniques sont opposés aux mariages homosexuels, ce qui pourrait coûter des voix à M. Obama. Mais pour David Cruz, professeur de droit à l’Université de Californie du Sud, la popularité du candidat démocrate auprès des jeunes pourrait aussi avoir un effet sur le résultat du référendum californien. « Si la participation est forte parmi les jeunes en novembre, cela devrait aider les partisans du mariage homosexuel », a-t-il remarqué, ajoutant : « Les sondages montrent régulièrement que les électeurs les plus jeunes ne sont pas opposés » à ces mariages.
Même si des milliers d’homosexuels doivent convoler cette année en justes noces en Californie, la campagne pour l’élection présidentielle américaine du 4 novembre devrait éviter de s’appesantir sur la question du mariage gay, selon des analystes.
En 2004, les unions homosexuelles s’étaient invitées dans la campagne via des référendums dans certains États, mais le...