CINÉMA - Le plus célèbre des réalisateurs égyptiens, âgé de 82 ans, victime d’une hémorragie cérébrale Plongé dans le coma, Youssef Chahine a été transféré à Paris pour y être soigné

Le plus célèbre des cinéastes égyptiens, Youssef Chahine, dans le coma après une hémorragie cérébrale, a quitté hier Le Caire pour la France afin d’y être soigné. M. Chahine, accompagné de sa nièce Marianne Khoury, sera hospitalisé à l’Hôpital américain de Neuilly-sur-Seine, près de Paris, a indiqué le ministre égyptien de la Culture, Farouk Hosni, en visite en France. Le grand cinéaste, âgé de 82 ans, avait été conduit en ambulance à l’aéroport du Caire pour se rendre en France à bord d’un avion allemand privé. Youssef Chahine « se trouve dans le coma à la suite d’une hémorragie cérébrale », avait affirmé auparavant, à l’agence égyptienne Mena, le Dr Mohammad Abdel Daher, de l’hôpital cairote d’Ach-Chourouq, qualifiant son état de « grave ». Des membres de sa famille, ainsi que l’actrice Hanane Turk et son assistant Khaled Youssef, qui a coréalisé le dernier film du cinéaste, Le Chaos (2007), l’ont accompagné à l’aéroport. Le président Hosni Moubarak a décidé que M. Chahine serait soigné aux frais de l’État égyptien, en signe de « considération pour sa participation remarquable à la construction du cinéma égyptien », a rapporté l’agence Mena. M. Moubarak espère que Youssef Chahine « surmontera » cette crise, d’après Mena. « L’État égyptien s’occupe de cette affaire », a affirmé Farouk Hosni, en marge de l’inauguration à l’Institut du monde arabe de Paris d’une exposition consacrée à la chanteuse égyptienne Oum Kalsoum. Le réalisateur, scénariste et producteur, né en 1926 à Alexandrie, a obtenu en 1997 le Prix du cinquantième anniversaire du Festival de Cannes pour l’ensemble de son œuvre. Devenu le plus célèbre cinéaste égyptien, opposé au régime du président Hosni Moubarak comme aux islamistes, il a toujours dénoncé la censure et l’intégrisme qui, selon lui, n’a cessé de progresser. Parmi ses films les plus connus figurent Le Destin (1987), une dénonciation du fanatisme, ainsi que La Terre (1969) et Alexandrie, Pourquoi (1978), premier volet d’une trilogie autobiographique. En 2006, il a été élevé au grade d’officier de la Légion d’honneur par la France.