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Actualités - CHRONOLOGIE

La rétrospective Courbet pour trois mois à Montpellier

La rétrospective Gustave Courbet, après Paris et New York, s’installe pour trois mois au musée Fabre de Montpellier, l’occasion pour les organisateurs de mettre en lumière le lien unissant le peintre à son mécène montpelliérain, Alfred Bruyas, et à la région. Gustave Courbet a en effet séjourné à deux reprises à Montpellier, en 1854 et 1857, et a parcouru la campagne languedocienne et le littoral, y peignant des œuvres marquantes. En 1854, Courbet répond à une invitation d’Alfred Bruyas, héritier d’un banquier montpelliérain, passionné d’art et collectionneur. Ce dernier aura « l’audace, grâce à son flair, son intelligence et sa fortune, de distinguer un des peintres les plus avant-gardistes de son temps », souligne le directeur du musée Fabre, Michel Hilaire. Bruyas a découvert le peintre franc-comtois au Salon de 1853 où Courbet a présenté Les Baigneuses et Les Lutteurs. Il s’enthousiasme « pour son talent et sa force révolutionnaire ». Désireux de faire « entrer des artistes vivants » dans sa collection, Bruyas acquiert Les Baigneuses, contre l’avis de sa famille. Le tableau a, il est vrai, créé le scandale tant son modèle est plantureux et la peinture à mille lieues de l’académisme. Dès lors, naît « un compagnonnage artistique » entre les deux hommes, décrit Michel Hilaire. D’un côté, le mécène qui entend « faire triompher l’art moderne ». De l’autre, Courbet qui voit, avec le soutien affectif et financier de Bruyas, l’occasion « de développer un art libre et indépendant ». À Montpellier, le peintre découvre la lumière éclatante du sud de la France qu’il traduit dans une série de tableaux immortalisant les paysages du Languedoc : Le Pont d’Ambrussum, Souvenir des cabanes ou Vue de la tour de Farges entre autres. La Rencontre, ou Bonjour Monsieur Courbet est un « tableau allégorique » sur l’amitié liant les deux hommes, explique Michel Hilaire. Bord de mer à Palavas annonce la série des paysages de mer réalisés par la suite par Courbet sur les côtes normandes. Unis par « une utopie artistique », conclut Michel Hilaire, Courbet et Bruyas ne se reverront plus après 1857. Ils meurent la même année, en 1877, Bruyas après avoir fait don de sa collection au musée Fabre, Courbet après avoir connu l’exil. L’exposition montpelliéraine est le fruit d’un partenariat inédit entre le musée d’Orsay à Paris, le Metropolitan Museum of Art de New York et le musée Fabre qui, fort des 16 toiles qu’il possède du peintre, a été associé à l’organisation de la rétrospective et au catalogue. Par rapport au Grand Palais, deux œuvres manqueront : Un Enterrement à Ornans et L’Atelier du peintre, « trop grandes et trop fragiles » pour être déplacées, selon Michel Hilaire. Seront aussi absentes deux toiles présentées à New York : La Curée et Les Demoiselles du village. Tous les autres chefs-d’œuvre du peintre seront exposés, parmi lesquels Le Désespéré qui sert d’affiche, Le Sommeil et L’Origine du monde. L’exposition s’enrichit de plusieurs toiles, dont La Dame espagnole. Enfin, une « route Courbet » permettra de suivre les pas du peintre de Sète à Lunel et de découvrir les paysages, la plupart préservés, qu’il a représentés. Hervé GAVARD (AFP)
La rétrospective Gustave Courbet, après Paris et New York, s’installe pour trois mois au musée Fabre de Montpellier, l’occasion pour les organisateurs de mettre en lumière le lien unissant le peintre à son mécène montpelliérain, Alfred Bruyas, et à la région.
Gustave Courbet a en effet séjourné à deux reprises à Montpellier, en 1854 et 1857, et a parcouru la campagne...