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Les banques ukrainiennes se vendent comme de petits pains

Raiffeisen, BNP Paribas, Commerzbank... nombre de groupes financiers occidentaux ont acquis ces dernières années des banques ukrainiennes, et de nouvelles ventes paraissent imminentes malgré la crise du crédit qui se profile en Ukraine, estiment les analystes. En février, la deuxième banque italienne Intesa SanPaolo a déboursé 750 millions de dollars pour mettre la main sur 100 % de Pravex, une des plus grosses banques ukrainiennes. Un mois plus tard, le grec Alpha Bank achetait 90 % d’Astra Bank pour 19 millions de dollars. Au total, une vingtaine de banques sont déjà passées sous le contrôle de capitaux étrangers depuis 2005 dans cette ex-République soviétique pour un total de 8 milliards de dollars, selon la société d’investissement Dragon Capital. Un vrai boom qui a provoqué une flambée des prix, les instituts s’arrachant à entre trois et six fois leur valeur comptable, soit « l’un des niveaux les plus élevés en Europe de l’Est », note Olexandre Viktorov, expert de la société d’investissement Concorde Capital. Fin 2007, 42 % des actifs bancaires ukrainiens étaient contrôlés par des groupes internationaux, et cette part devrait grimper à 47 % d’ici à la fin décembre, estime Dragon Capital. L’Ukraine – un marché prometteur de 46 millions d’habitants – allèche les investisseurs par sa forte croissance économique (7,3 % en 2007) et le dynamisme de son secteur bancaire, emmené par l’explosion de la consommation ces dernières années. Pour la seule année 2007, les bénéfices des banques ukrainiennes ont bondi de 54 % (à 7,1 milliards de hryvnias, soit 1,4 milliard USD) après avoir doublé en 2006, selon la Banque centrale ukrainienne (BNU). Et les actifs bancaires ont progressé de 76 % à 118,7 milliards de dollars (soit 85 % du PIB). Dopé par la croissance des revenus de la population (+30,6 % en 2007), le volume des crédits aux particuliers a doublé l’an dernier (+98 %), avec une préférence pour les secteurs automobile et immobilier. En 2006, la première banque française BNP Paribas s’était elle aussi offert 51 % de Ukrsibbank pour 360 millions de dollars. « Ce fut une grande réussite », témoigne aujourd’hui Jean-François Varlet, président du conseil d’administration d’Ukrsibbank dont les actifs ont bondi de 68 % l’an dernier. Dans un tel contexte, acheter une structure locale avec un réseau développé plutôt qu’ouvrir une filiale locale « fait gagner beaucoup d’années », explique-t-il. Mais l’euphorie du secteur bancaire ne sera pas éternelle, préviennent les analystes. La frénésie de consommation a donné un coup de fouet à l’inflation (31,1 % en mai par rapport au même mois en 2007) et le problème des créances douteuses est réel. « L’économie ukrainienne est au bord d’une crise du crédit », prévient Dragon Capital. « Le système bancaire a connu des excès en prêtant très largement sans toujours s’assurer », renchérit M. Varlet. La BNU a asséché la liquidité bancaire pour lutter contre l’inflation alors que le recours au refinancement sur le marché international reste limité en raison de la crise financière mondiale. Si bien que la « faillite de petites sociétés financières ou de petites banques » est possible, prévient-il. Pour les investisseurs étrangers, cela signifie surtout que les prix des banques ukrainiennes devraient retomber. Quoi qu’il advienne, plusieurs ventes de moyennes et petites banques sont probables d’ici à la fin de l’année, estime Olexandre Viktorov de Concorde Capital. Selon lui, le premier groupe européen HSBC, l’américain Citibank ainsi que des groupes turcs et polonais sont en quête d’acquisitions. « Le mouvement est déjà largement engagé, ce qui devrait limiter mécaniquement les futures acquisitions », relativise toutefois M. Varlet.
Raiffeisen, BNP Paribas, Commerzbank... nombre de groupes financiers occidentaux ont acquis ces dernières années des banques ukrainiennes, et de nouvelles ventes paraissent imminentes malgré la crise du crédit qui se profile en Ukraine, estiment les analystes.
En février, la deuxième banque italienne Intesa SanPaolo a déboursé 750 millions de dollars pour mettre la main sur...