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EXPOSITIONS Soha Sabbagh à Dar el-Mada

Soha Sabbagh était dans sa maison, aux alentours de la banlieue sud de Beyrouth, lorsqu’en juillet 2006 les avions israéliens ont pris d’assaut les immeubles avoisinants. Ont alors suivi 33 jours d’enfermement, durant lesquels, clouée devant la télé (et la fenêtre !), l’artiste suivait avec grand intérêt les récits des combats, des massacres, des déplacés. Elle essayait de coucher ses émotions sur la toile, mais force lui était de constater qu’il n’en sortait que des gribouillages. La tempête est passée. Elle s’est arrêtée presque aussi rapidement qu’elle avait commencé. Les images, elles, sont restées gravées dans sa rétine, dans sa conscience. C’est donc à tête reposée, avec le « bénéfice du recul », comme elle dit, qu’elle a entrepris le processus de « mémorisation ». Résultat : une trentaine de toiles garnissent les cimaises de Dar el-Mada et racontent, chacune à sa façon, une parcelle du Liban pluriel et singulier. Des œuvres de grand format, « j’aime cet espace de liberté », dit-elle, tourmentées, à l’instar de la Guernica de Picasso, avec ses scènes de violence, de douleur, de mort. « La peinture n’est pas faite pour décorer les appartements, c’est un instrument de guerre, offensif et défensif, contre l’ennemi. » L’artiste libanaise semble avoir fait sienne cette déclaration du grand maître espagnol. Mais la comparaison s’arrête là, car si Picasso exprimait son indignation et son refus de la guerre, Soha Sabbagh souhaite, en premier lieu, rendre hommage « aux résistants dont la victoire nous a consolés des pertes occasionnées ». Quand l’art se mêle de politique, ça passe ou ça casse. À souligner également que l’artiste joint à ses toiles une installation qui dénonce les mines antipersonnel et les bombes à fragmentation représentées par des ballons éparpillés au sol au milieu de feuilles d’arbres, de branches d’oliviers et de papier journaux. Jusqu’au 25 juin. M.G.H.
Soha Sabbagh était dans sa maison, aux alentours de la banlieue sud de Beyrouth, lorsqu’en juillet 2006 les avions israéliens ont pris d’assaut les immeubles avoisinants. Ont alors suivi 33 jours d’enfermement, durant lesquels, clouée devant la télé (et la fenêtre !), l’artiste suivait avec grand intérêt les récits des combats, des massacres, des déplacés. Elle...