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CONCERTS - À l’église Saint-Joseph (USJ) L’OSNL entre deux œuvres maîtresses et virtuoses de Bruch et Dvorak…

Fidèle à sa grande et belle tradition musicale des vendredis soirs à l’église Saint-Joseph (USJ) où le public est aujourd’hui grandement fidélisé (malgré une chaleur étouffante !), l’Orchestre symphonique national libanais, placé sous la vigilante houlette de maestro Walid Gholmieh, a présenté un concert où puissance orchestrale, trémolos de violon et plaintes charnues et sensuelles du violoncelle ont eu de chatoyantes diaprures et de belles résonances aux tons à la fois tendres et passionnés. À travers deux partitions maîtresses et virtuoses d’Anton Dvorak et de Max Bruch, la musique, véritable feu d’artifice sonore, avait un absolu pouvoir d’incantation, d’évocation et surtout d’extrême séduction… Ouverture avec le plus connu et le plus aimé des concertos pour violoncelle et orchestre dont Mstislav Rostropovitch a laissé, avec le maestro Vaclav Talich, une version inégalable et sans nul doute immortelle pour son interprétation dans l’art de pincer les cordes… On parle bien entendu du Concerto n1 de Dvorak où la soliste Anastasia Yaetseva el-Murr, révélation de charme et de talent de la soirée, était aux commandes de l’archet. Cheveux blonds vénitiens dénoués sur les épaules, visage de madone du quattrocento, robe rouge en gaze vaporeuse, la jeune violoncelliste de vingt-cinq ans a fait merveille dans cet opus au déchaînement orchestral torrentiel et aux coups d’archet mêlant lyrisme échevelé et tendresse dissolvante. Trois mouvements impétueux et à la mélodie s’accrochant à la pointe du cœur (allegro, adagio ma non troppo et finale) pour traduire toute l’inspiration du compositeur de la Symphonie du Nouveau Monde. Une inspiration libérée des tutelles allemande et italienne où les modulations intenses et vibrantes d’un motif à la fois grave, majestueux et passionné touchent aux confins d’un certain romantisme oscillant entre lumineuse tourmente et impressionnisme d’une déroutante simplicité. Un grand moment de la musique qui ne laisse guère indifférent… Force incantatoire de la boîte magique… Pour prendre le relais et clôturer ce concert, une autre œuvre figurant en bonne place parmi les morceaux d’anthologie les plus remarquables et les plus remarqués des concertos pour violon et orchestre. Avec le Concerto n 1 en G mineur op 26 de Max Bruch écrit initialement pour le violoniste virtuose Josef Joachim, la part d’envoûtement est bien entendu pour la force incantatoire de la boîte magique, amie de toutes les errances, de toutes les larmes mais aussi de toutes les fêtes… Ici, pour un coup d’archet exigeant, sûr et aux sonorités nettes, sans négliger pour autant sentiment et sensibilité, le violoniste roumain Ondin Brezeanu dont les multiples prestations, applaudies par les mélomanes libanais sur les scènes beyrouthines, sont fort appréciées. Trois mouvements (allegro moderato, adagio et finale allegro energico) pour restituer toute la fougue et la puissance d’une narration emportée et véhémente. Mais aussi d’impalpables moments de rêverie et d’évasion où le bonheur a d’étranges et insaisissables miroitements avec un violon volubile aux rossignolades tout en fantaisie, cadences accélérées et extravagances indomptables…. Salves d’applaudissements et trombes d’acclamations d’un public nombreux et profondément conquis. Retour sur scène du violoniste pour un bis et c’est le solo de La ballade du roumain Porombesco qui s’est élevée avec ses volutes mélancoliques et frémissantes. Volutes ondoyantes comme des serpentins aux teintes ombrageuses, atteignant en toute tranquillité les rosaces colorées des nefs où un grand rêve du pays d’Enesco, tout en notes scintillantes, s’est échappé dans le chaud velours de la nuit… Edgar DAVIDIAN
Fidèle à sa grande et belle tradition musicale des vendredis soirs à l’église Saint-Joseph (USJ) où le public est aujourd’hui grandement fidélisé (malgré une chaleur étouffante !), l’Orchestre symphonique national libanais, placé sous la vigilante houlette de maestro Walid Gholmieh, a présenté un concert où puissance orchestrale, trémolos de violon et plaintes...