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Actualités - CHRONOLOGIE

Société - Vendeurs ambulants, ramasseurs de coton ou apprentis mécaniciens... En Égypte, le travail des enfants est malheureusement une réalité banale

Ils sont vendeurs ambulants, ramasseurs de coton ou apprentis mécaniciens : près d’un enfant sur dix travaille en Égypte, où très peu s’en offusquent. À tous les coins de rue, dans les champs ou les ateliers, on croise des enfants, certains ayant moins de dix ans, qui s’activent, souvent dépenaillés et corvéables à merci. Combien sont-ils, ces enfants au travail ? Le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) les estime à 2,7 millions, âgés entre 6 et 14 ans. À en croire les statistiques officielles égyptiennes, un tiers des 80 millions d’Égyptiens a moins de quinze ans. Huit à 10 % de la tranche d’âge des 6-14 ans serait ainsi employée à diverses tâches, souvent dures et insalubres. Mais pour le gouvernement, qui reconnaît le phénomène et dit vouloir le combattre, que le travail des enfants serait plus limité, environ 3 % de l’ensemble des mineurs, et surtout saisonnier. Rue Champollion, au centre du Caire, Essam Hussein, 13 ans, charrie des pots d’échappement dans un garage. « Je travaille depuis un an. L’école, je déteste, ici, j’aime bien », dit-il. Son rêve : « Ouvrir un garage avec mes frères. » Dans un autre atelier, Mohammad Hassan, 15 ans, affirme, lui, ne travailler que « pendant les grandes vacances ». « Et si les études ne marchent pas, j’aurai un métier. » Son salaire : 40 livres (5 euros) par semaine. Pour la récolte du coton, dont l’Égypte est le dixième producteur mondial, le chiffre d’un million d’enfants envoyés dans les champs dès mai, à travailler jusqu’à 11 heures par jour, est avancé par l’Unicef ou des ONG. Longtemps, selon Human Rights Watch (HRW) qui y a consacré un rapport, les coopératives d’État imposaient aux fermiers d’envoyer au moins un enfant dans les champs. Il n’y a plus d’obligation, mais l’habitude est restée. « La situation des enfants est la pire. Réinsérer en milieu scolaire des enfants vivant avec leurs parents est relativement facile. Ceux des rues sont si abîmés qu’une aide psychologique est capitale », affirme Nevine Osman, coordinatrice au Conseil national de l’enfance et de la maternité, une institution publique. Racket, prostitution, sida, tous ces enfants peuvent être ou sont souvent victimes de ces fléaux, et tous vivent une situation de grande précarité dont le gouvernement n’a admis la gravité que récemment. L’Unicef veut cependant voir un signe de changement encourageant dans le travail de certaines ONG, telle la société du village de l’espoir, qui s’appuie sur des enfants des rues comme « mentors », pour aider d’autres enfants des rues, plus vulnérables qu’eux.
Ils sont vendeurs ambulants, ramasseurs de coton ou apprentis mécaniciens : près d’un enfant sur dix travaille en Égypte, où très peu s’en offusquent.
À tous les coins de rue, dans les champs ou les ateliers, on croise des enfants, certains ayant moins de dix ans, qui s’activent, souvent dépenaillés et corvéables à merci.
Combien sont-ils, ces enfants au travail ?...