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Bob Dylan, le peintre, à l’affiche à Londres

Et, en plus, il dessine et il peint… Bob Dylan est à l’affiche, à partir de demain 14 juin, d’une exposition d’art qui fait écho à sa poésie, sa prose et sa musique, dans l’une des galeries les plus prestigieuses de Londres. Récemment distingué par un prix Pulitzer reconnaissant « sa profonde influence sur la musique populaire et la culture américaine, marquée par des compositions lyriques d’une exceptionnelle puissance poétique », Dylan, le barde de générations successives, expose 80 peintures réalisées récemment à partir d’épures, de dessins et de croquis faits à chaud, « sur la route », d’une tournée à l’autre de 1989 à 1992. Ces « Drawn Blank Series » représentent la plus importante collection d’œuvres de Dylan jamais assemblée. L’homme aux 110 millions d’albums musicaux vendus et détenteur d’un Oscar d’Hollywood donne accès dans un foisonnement de couleurs aux arrières-scènes, rappelle les décors répétitifs des chambres d’hôtel et livre quelques coups d’œils furtifs aux villes et paysages entrevus lors de ses cent jours en moyenne de tournées par an, depuis plus de quatre décennies. Il y a des natures mortes – ces trois chaises ou cette corbeille de pêches –, une série de vases de tournesols à la Van Gogh, une piscine de motel, ou encore ce relais-routier pour chauffeurs de poids lourds. Au fil des tableaux, on retrouve cette vision de l’Amérique des chansons et de la poésie de Dylan entrelacée dans un jeu de couleurs aux cieux jaunes, bleus ou verts au-dessus de rails de chemins de fer qui filent vers l’infini comme sur la pochette de l’un de ses albums mythiques. Il y a même un clin d’œil à la Statue de la liberté que côtoie un personnage avec un tee-shirt à l’inscription « cow-boys », avec pour slogan sur le dessin : « Le viol n’est pas du sexe ». De peinture en peinture s’assemblent les ingrédients et le quotidien de l’errance de l’artiste en tournée faits parfois de solitude et d’anonymat. Cela débouche sur une galerie de portraits saisis sur le vif. Et il y a une évidence : Dylan ne fait pas mystère de son amour pour les femmes avec leurs silhouettes gracieuses et leurs robes de couleurs. Les « deux sœurs », l’une habillée, l’autre en soutien-gorge, sont allongées sur un lit, complices et envoûtantes. Le peintre Bob Dylan viendra-t-il voir cette exposition inaugurée à Londres quelques jours après son 67e anniversaire ? Il aimerait bien, a-t-il confié au Times, mais ne sait pas encore s’il pourra se détourner en temps voulu de son actuelle tournée de concerts. Il se moque des admirateurs et critiques qui croient pouvoir faire une lecture psychoanalytique de ses peintures : « Ces soi-disant connaisseurs de Dylan n’ont pas la moindre idée de qui je suis, a-t-il expliqué au Times depuis le Danemark où il se produit actuellement. Chaque peinture me transmet un message différent selon les couleurs que j’y applique », explique-t-il. Mais il ne pourra pas nier qu’au-delà de ce paysage du Dakota du Sud, ou de la rivière de Chicago entrevue d’un coin de fenêtre, ces peintures ne nous restituent pas simultanément sa voix éraillée avec ses aigus qui se perdent dans une note d’harmonica. Pierre LESOURD (AFP)
Et, en plus, il dessine et il peint… Bob Dylan est à l’affiche, à partir de demain 14 juin, d’une exposition d’art qui fait écho à sa poésie, sa prose et sa musique, dans l’une des galeries les plus prestigieuses de Londres.
Récemment distingué par un prix Pulitzer reconnaissant « sa profonde influence sur la musique populaire et la culture américaine, marquée par...