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Pakistan - Un grand rassemblement est prévu jeudi à Islamabad La « longue marche » des avocats pour évincer le président Musharraf

Des milliers d’avocats et opposants au président pakistanais Pervez Musharraf ont entamé hier à Karachi (Sud) une « longue marche » pour réclamer une procédure qui pourrait aboutir, si elle voit le jour, à l’éviction du chef de l’État, a constaté un journaliste de l’AFP. «Go Musharraf, go ! » hurlaient les manifestants dans les rues de la principale ville du pays. Même s’ils ne peuvent les rallier à pied en raison des distances considérables, la plupart des avocats manifesteront à l’identique dans d’autres grandes cités du pays, avant de converger jeudi à Islamabad pour un grand rassemblement. À la pointe, depuis plus d’un an, de la contestation face au chef de l’État, les avocats réclament la restauration dans leurs fonctions d’une soixantaine de juges évincés en novembre dernier par M. Musharraf, notamment ceux de la Cour suprême, parce qu’ils s’apprêtaient à statuer sur la légalité de sa réélection pour cinq ans, le 6 octobre, dans un scrutin très controversé. Depuis, le camp Musharraf a perdu les législatives du 18 février, et la coalition de l’ex-opposition dirige aujourd’hui le gouvernement, contraignant le chef de l’État à une cohabitation conflictuelle. Mais au sein même de cette coalition, les avis divergent sur le sort à réserver au président. Une partie du principal parti au pouvoir, le mouvement de l’ex-Premier ministre Benazir Bhutto, assassinée fin 2007 dans un attentat-suicide, milite pour son éviction, aux côtés du mouvement de Nawaz Sharif, également ex-chef du gouvernement. Mais le leader de facto du Parti du peuple pakistanais (PPP) de Mme Bhutto, son veuf Asif Ali Zardari, n’est pas hostile à une cohabitation avec le chef de l’État et ses tergiversations font peser de lourdes menaces sur la cohésion de la coalition au pouvoir : le parti de M. Sharif a quitté le gouvernement le 13 mai face à la lenteur du processus de restauration des juges évincés. La réinstallation dans leurs fonctions des 13 juges évincés de la Cour suprême à la faveur de l’état d’urgence décrété début novembre 2007 par M. Musharraf leur permettrait à nouveau de statuer sur la légalité de sa réélection le 6 octobre. « Nous allons pousser une dernière fois le mur déjà vacillant de la dictature militaire tyrannique », a lancé hier lors du lancement de la « longue marche » Rashid Razvi, président du barreau de la Haute Cour de Karachi. M. Musharraf s’est emparé du pouvoir le 12 octobre 1999 à l’issue d’un coup d’État militaire sans effusion de sang, renversant Nawaz Sharif alors Premier ministre. « Nous sommes à la veille de la victoire et une nouvelle ère s’ouvrira dans quelques jours », a promis M. Razvi à la foule des avocats arborant tous leur costume noir de prétoire. De nombreux militants et dirigeants de la Ligue musulmane du Pakistan-Nawaz (PML-N) de M. Sharif se tenaient à leurs côtés.
Des milliers d’avocats et opposants au président pakistanais Pervez Musharraf ont entamé hier à Karachi (Sud) une « longue marche » pour réclamer une procédure qui pourrait aboutir, si elle voit le jour, à l’éviction du chef de l’État, a constaté un journaliste de l’AFP.
«Go Musharraf, go ! » hurlaient les manifestants dans les rues de la principale ville du...