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Actualités - RENCONTRE

RENCONTRE Une libanaise partie défendre sa culture au Canada Zalfa Chelhot, une sirène au pays des pingouins…

Elle fait partie de ces Libanais qui ressentent l’irrépressible besoin de déployer leurs ailes au-delà de cette mince bande de terre, à la fois enfer et paradis, où ils sont nés. Surtout lorsque, comme Zalfa Chelhot, ils débordent de dynamisme, de curiosité et de joie de vivre. « Je n’ai pas quitté le Liban à cause de la guerre. Je suis partie pour aller plus loin », affirme d’emblée cette trentenaire à la bouille sympathique de boute-en-train. À Montréal, cette ex-DJ à Radio Nostalgie, « sous le pseudonyme de Joanne », ex-comédienne de Plisson et de Berje Fazlian et ex-actrice de feuilletons télévisés (Nissaa fi al-Assifa ou encore Ahla Biyout Ras Beyrouth de Marwan Najjar) a fondé une agence artistique pour jeunes adolescents. Elle enseigne aussi le théâtre dans les écoles et fait de la figuration, de la narration et du doublage à la télévision. Ce changement d’univers ne s’est pas fait sans temps d’adaptation, d’autant qu’en émigrant, Zalfa Chelhot ne s’est pas départie de sa culture initiale. « J’ai emporté avec moi la musique, la beauté et la chaleur humaine du Liban, dit-elle. Et je les ai amalgamé à tout ce qui est bon et beau dans mon pays d’adoption », assure-t-elle. D’ailleurs, aujourd’hui encore, après sept ans de vie à Montréal, lorsqu’on lui demande si elle est libanaise ou québécoise, elle répond, avec une pointe d’accent canadien, « je suis les deux ». Cet attachement aux deux pays du Cèdre et de l’érable, elle le prouve à travers un projet de comédie musicale intitulé Zalfa au pays des pingouins. Mixant entre le roman jeunesse et la comédie musicale théâtrale, ce projet défend l’idée de l’enrichissement personnel qu’apporte la rencontre des cultures, l’ouverture aux autres et leur acceptation dans leurs différences. « J’ai commencé l’écriture de ce conte en 2002 », indique la jeune femme. C’est mon expérience d’exil qui a été mon premier moteur. Je ne comprenais ni le pourquoi ni le comment de cette merveilleuse chose qu’est le voyage, l’aventure… Je n’en connaissais pas les risques, les périls non plus ! Qu’importe notre âge, on a besoin de partir pour grandir. C’est cela que j’ai voulu raconter à travers ce conte qui parle de l’expérience d’une jeune sirène de 15 ans, partie à la recherche du bonheur, de l’amour au pays des pingouins… ». Un conte qui va bientôt être édité en France et qui s’adresse en premier lieu aux jeunes. « J’y traite plusieurs sujets, qui tourmentent les jeunes, tels que : qui a-t-il là-bas ? Pourrais-je réussir si je pars ? La peur de l’éloignement, l’apport de l’aventure. La différence. Apprendre à aimer et comprendre l’autre même s’il n’est pas comme nous. Tout cela avec un brin d’humour et surtout avec beaucoup d’espoir et de courage », indique la jeune femme. Qui ne se limite pas à la publication et a déjà mis en chantier la comédie musicale qu’elle va en tirer. « Un cocktail de poésie, d’image et de jeu », annonce-t-elle. La musique est prête. Un mixe de rythmes orientaux (dont une composition spéciale d’Élias Rahbani) et occidentaux qu’elle a enregistré au Canada, mais y a fait participer des chanteurs libanais et canadiens. Et les préparatifs de scène vont bon train. Les représentations commenceront d’ici à quelques mois au Canada et se poursuivront au Liban, avant de continuer avec d’autres étapes le voyage, comme l’espère l’infatigable Zalfa Chelhot. Voyageuse dans l’âme… Z.Z.
Elle fait partie de ces Libanais qui ressentent l’irrépressible besoin de déployer leurs ailes au-delà de cette mince bande de terre, à la fois enfer et paradis, où ils sont nés. Surtout lorsque, comme Zalfa Chelhot, ils débordent de dynamisme, de curiosité et de joie de vivre. « Je n’ai pas quitté le Liban à cause de la guerre. Je suis partie pour aller plus loin »,...