Consultations ministérielles mardi sur une éventuelle offensive à Gaza Négociations de paix : Israéliens et Palestiniens préparent un document, annonce Qoreï

Le chef des négociateurs palestiniens Ahmad Qoreï a indiqué que Palestiniens et Israéliens allaient commencer à préparer un document faisant état des progrès et divergences dans les négociations de paix en cours, dans une interview parue hier. « Nous avons décidé lors des récentes réunions de mettre sur le papier nos positions, et quand nous parlons de la terre, par exemple, de faire état de toutes les questions qui se posent à ce sujet », a-t-il déclaré dans un entretien aux deux principaux journaux palestiniens, al-Ayam et al-Quds. « Les négociations sont sérieuses, mais les positions sont encore éloignées », a déclaré l’ancien Premier ministre palestinien, qui avait estimé mercredi que la conclusion d’un accord en 2008 relèverait d’un « miracle ». Des responsables israéliens, cités par les médias israéliens, ont indiqué que les deux parties étaient parvenues à des accords sur des questions secondaires, mais que des « divergences importantes » subsistaient sur les questions centrales, comme Jérusalem et les frontières. Israéliens et Palestiniens ont relancé leurs négociations de paix en novembre 2007 à Annapolis aux États-Unis avec l’objectif affiché de parvenir à un accord avant la fin du mandat du président George W. Bush, qui quitte la Maison-Blanche en janvier prochain. M. Qoreï a indiqué que les deux parties cherchaient à parvenir à un « accord » pour mettre fin au conflit, et non pas une « déclaration de principes », comme l’avaient évoqué les Israéliens. « Les cartes ont été ouvertes pour qu’on parle des problèmes », a-t-il déclaré. Plusieurs députés israéliens de droite, cités par les médias, ont accusé M. Olmert de chercher, avec ce document, à détourner l’attention de l’enquête qui le vise dans une affaire de malversations financières. L’annonce de la rédaction d’un document est « un truc de plus pour essayer d’éviter l’inévitable, c’est-à-dire des élections anticipées », a déclaré l’ancien chef de la diplomatie israélienne, Sylvan Shalom (Likoud). À gauche, le député travailliste et ancien chef du Mossad (services de renseignements), Dany Yatom, a minimisé l’impact d’un tel document. « Tant qu’ils ne sont pas arrivés à un accord sur Jérusalem, les réfugiés, les frontières, l’eau, les arrangements de sécurité, les colonies... aucun document de la sorte n’aura vraiment de signification », a-t-il dit. En outre, des délégués du Hamas et du Fateh palestiniens ont rencontré le président sénégalais Abdoulaye Wade dans le cadre de la première phase d’une médiation visant à dégager une position commune en vue d’un accord avec Israël, ont rapporté hier les médias officiels sénégalais. Lors du sommet de l’Organisation de la conférence islamique (OCI) qu’il avait accueilli en mars à Dakar, Wade avait indiqué que le président israélien Shimon Peres lui avait demandé d’entreprendre une médiation pour la paix au Proche-Orient et que les Palestiniens en avaient accepté le principe. Dans ce contexte, la secrétaire d’État américaine Condoleezza Rice se rendra du 14 au 16 juin en Israël et Cisjordanie pour tenter de soutenir les efforts de paix au Proche-Orient. Sur un autre plan, le Premier ministre israélien Ehud Olmert doit avoir des consultations mardi avec son ministre de la Défense, Ehud Barak, et sa ministre des Affaires étrangères, Tzipi Livni, sur une possible offensive à Gaza, a rapporté hier la radio publique. Selon la même source, ces consultations doivent décider si Israël va lancer une offensive limitée à grande échelle – pour faire stopper ou du moins diminuer les tirs contre son territoire – ou accepter une trêve avec le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza. Enfin, M. Qoreï a affirmé que le président palestinien, Mahmoud Abbas, sera candidat à sa succession lors du scrutin prévu pour 2010. Abbas a pourtant dit publiquement qu’il ne briguerait pas un second mandat à la présidence palestinienne. Il aurait aussi menacé de démissionner – le propos a été rapporté par Yossi Beilin, député de la gauche israélienne – si Israël et l’Autorité palestinienne ne parvenaient pas à s’entendre sur un accord de paix d’ici à la fin de l’année. Mais des responsables du Fateh, formation laïque palestinienne en panne de candidat de sa stature, le pressent de se représenter.