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Actualités - CHRONOLOGIE

Harare ordonne aux ONG de suspendre leurs activités « jusqu’à nouvel ordre » L’opposition zimbabwéenne empêchée de faire campagne

Le régime du président zimbabwéen Robert Mugabe a bloqué hier tout effort de campagne de l’opposition pour le second tour de l’élection présidentielle et a suspendu l’accréditation des ONG opérant dans le pays, suscitant un tollé international. Le leader de l’opposition, Morgan Tsvangirai, a été retenu par la police pour la deuxième fois en trois jours avec plusieurs dirigeants du Mouvement pour le changement démocratique (MDC), alors qu’il tentait de mener une tournée dans le sud-ouest du Zimbabwe, avant d’être relâché sans inculpation. « La police nous a dit que nous ne pouvions pas tenir de rassemblements », a indiqué à l’AFP le directeur général du MDC, Lovemore Moyo, après avoir été libéré à la condition de se rendre directement à Bulawayo, la grande ville du sud. « Elle nous a dit que Morgan Tsvangirai n’avait même pas le droit de se rendre à pied dans les villages, parce que cela pourrait attirer des foules », a-t-il ajouté. Bien qu’aucune interdiction formelle à l’échelle du pays n’ait été signifiée, la police a également refusé d’autoriser les meetings du MDC dans la capitale, affirmant ne pas être en mesure d’assurer la sécurité de ses dirigeants. Le MDC, dont le leader affronte le chef de l’État Robert Mugabe au second tour de la présidentielle le 27 juin, a reçu une lettre de la police motivant ainsi le refus d’autorisation : « Nous poursuivons l’enquête (sur un complot d’assassinat), mais n’avons pas, à l’heure actuelle, pu confirmer les allégations de votre parti. Nous refusons de prendre le moindre risque en vous laissant vous exposer en public à de possibles assassins. » M. Tsvangirai, qui a infligé une défaite historique au régime lors des élections générales du 29 mars, avait quitté le Zimbabwe peu après, pour une tournée diplomatique visant à rassembler des soutiens. Il n’est rentré dans son pays que six semaines plus tard, son parti affirmant que lui-même et d’autres dirigeants du MDC faisaient l’objet d’un complot d’assassinat. Seuls deux meetings de campagne du MDC ont été autorisés depuis le retour de M. Tsvangirai. L’opposition n’a pas non plus accès aux médias d’État, prédominants dans les zones rurales, qui consacrent en revanche une large place au président Mugabe. Le gouvernement a par ailleurs envoyé un courrier à toutes les organisations humanitaires présentes au Zimbabwe, leur ordonnant de suspendre leurs activités « jusqu’à nouvel ordre ». Cette décision « fait du gouvernement le seul distributeur de l’aide alimentaire », a réagi le département d’État à Washington, tandis que l’Union européenne et l’ONU appelaient à la reprise immédiate de l’aide alimentaire, dont dépendent quatre millions de personnes. Le président Mugabe s’en prend régulièrement aux organisations caritatives accusées de distribuer leur aide de manière sélective. Ancien grenier à céréales de la région, le Zimbabwe est pris dans un marasme économique sans précédent. Dans un contexte d’hyperinflation, les Zimbabwéens ont pour la plupart pris l’habitude de sauter au moins un repas par jour, surtout dans les zones rurales.
Le régime du président zimbabwéen Robert Mugabe a bloqué hier tout effort de campagne de l’opposition pour le second tour de l’élection présidentielle et a suspendu l’accréditation des ONG opérant dans le pays, suscitant un tollé international.

Le leader de l’opposition, Morgan Tsvangirai, a été retenu par la police pour la deuxième fois en trois jours avec...