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Actualités - OPINION

Les lecteurs ont voix au chapitre

Vivre d’espoir Il y a dans ce coin de paradis terrestre un engrenage infernal qui dure depuis des décennies. Un chemin sinueux, jalonné de corruption, de mauvaises herbes, de conflits, de mines et de fanatisme, chemin que le Libanais peine à emprunter. Des générations qui se succèdent essaient de dépolluer l’atmosphère, d’emplir leurs poumons de cet air revigorant mais raréfié, d’une valeur inestimable qu’on appelle liberté. Voici un premier constat. En voulez-vous d’autres ? Depuis quelques heures, les sifflements suivis d’explosions et de lumières aveuglantes emplissent les cieux, les oreilles, les yeux et les cœurs. Mais ces bruits n’ont pas toujours été synonymes de joie, et ces lumières preuve de soulagement. Ces manifestations ont le plus souvent traduit des massacres au nom d’un Dieu, d’une terre, d’un droit ou d’un passé qu’on imagine ressuscité. Toi qui te dis descendant des Phéniciens, retrouves-tu en toi cette grandeur, cette richesse morale, ce courage, cette soif de découverte qui ont permis à nos ancêtres de naviguer sur les flots et de dompter les vagues ? Moi, en toi, je ne vois qu’un sunnite, un chiite, un druze, un maronite, un orthodoxe, assoiffé de vengeance et de pouvoir, fanatique jusqu’à la moelle, intolérant, ignorant la beauté d’une couleur qu’on exècre pour des motifs partisans. Je vois, je découvre et j’écris, épanchant par chaque mot ma déception, ma douleur que dégorge l’encre de mon stylo. Cette encre qui coule, donnant vie à toutes mes pensées est un élixir enivrant. Ce n’est pourtant ni le sang d’un martyr ni les larmes qui ont coulé suite à la mort d’un être cher. Le sang sèche sur le goudron, les larmes cessent forcément de couler. Mon encre, elle, est éternelle ; car l’envie de voir renaître le Liban ne peut pas mourir. Je vivrai dans l’espoir de voir le phénix renaître de ses cendres. Ghina ACHKAR 15 ans Le rôle des médias Les événements du 7 mai 2008 ont souligné l’échec retentissant de la société civile. En effet, toutes les initiatives menées par les ONG locales et internationales pour la réconciliation, plus communément appelée Peacebuilding, sont restées lettre morte. De même, tous les artistes (cinéastes, plasticiens, écrivains, auteurs-compositeurs-interprètes, théâtreux...) et intellectuels engagés pour la perpétuation de la mémoire de la guerre déclenchée le 13 avril 1975, à travers leurs œuvres diverses et autres colloques, n’ont eux aussi pas réussi à faire passer le message. Peut-être que la poignée de dollars payés par les zaïms de tous bords à leurs partisans pour prendre les armes est bien plus conséquente que toutes les retombées dramatiques qui pourraient en découler. Mais aussi, le travail des ONG ne fait pas tache d’huile. Il leur faudrait beaucoup plus de moyens financiers, humains, pour pouvoir mener à bien leurs activités de peacebuilding non seulement sur tout le territoire libanais, mais aussi en les étalant sur plusieurs années. D’un autre côté, les artistes et intellectuels sont peut-être trop élitistes et ne touchent par conséquent pas les masses. Aussi, leurs œuvres sont-elles confinées à Beyrouth. La solution serait que les médias télévisés diffusent, à l’occasion du 13 avril ou du 12 juillet ou d’autres dates, les films réalisés par nos différents cinéastes tels Ziad Doueiri avec West Beirut, ou encore Josef Fares avec Zozo, Je veux voir, Sous les bombes, Kidnapped, A Perfect Day et beaucoup d’autres. Non seulement ce sont des films parlant arabe/libanais, mais en plus, leurs diffusions sur grand écran toucherait à coup sûr une vaste tranche de la population. Une autre idée serait de retransmettre les colloques portant sur la mémoire. Les radios pourraient, quant à elles, diffuser les chansons des rappeurs et de cette nouvelle génération de chanteurs qui dénoncent la violence. Ou encore que les médias télévisés, de même que les radios, annoncent dans leurs flashs info ou journaux télévisés les activités culturelles organisées : cela apporterait un public aux artistes et organisateurs. Peut-être que le ministère de la Culture devrait imposer cinq minutes du journal télévisé aux activités culturelles qui se déroulent au Liban. Beaucoup de pays font ça. Dubaï a son agenda culturel qui passe à la télé plusieurs fois d’affilée et à toutes les heures. C’est en s’entraidant et en communiquant à tous les Libanais ce que nous faisons que nous pourrons semer les graines de la culture et redonner au Liban son rôle phare. Enfin, ce n’est que la culture qui peut éveiller les masses et les rendre moins tribales. Dana DAHDAH
Vivre d’espoir

Il y a dans ce coin de paradis terrestre un engrenage infernal qui dure depuis des décennies. Un chemin sinueux, jalonné de corruption, de mauvaises herbes, de conflits, de mines et de fanatisme, chemin que le Libanais peine à emprunter. Des générations qui se succèdent essaient de dépolluer l’atmosphère, d’emplir leurs poumons de cet air revigorant...