Anselm Kiefer, Prix de la paix des libraires allemands

Le Prix de la paix des libraires allemands va être décerné pour la première fois de son histoire à un sculpteur et peintre, l’Allemand Anselm Kiefer, vivant en France. Le jury motive son choix par le fait que l’artiste, qui à 63 ans compte parmi les artistes contemporains les plus importants en Allemagne, a développé un langage visuel «?qui fait de l’observateur aussi un lecteur?». Une décision que la presse allemande qualifie «?d’excentrique?» et «?insolite?» dans la mesure où le prix est d’habitude remis à des écrivains, des historiens ou des scientifiques pour leur publication. Le prix, l’un des plus prestigieux décernés en Allemagne, lui sera remis le 19 octobre à la fin de la Foire du livre de Francfort (Ouest) en l’église Paulskirche. Né à Donaueschingen (sud-ouest de l’Allemagne), Anselm Kiefer, ancien élève de l’artiste allemand Joseph Beuys, vit en France depuis 1993. Bibliothèque en plomb, ouvrages sur des ailes d’avions, intégration de textes dans ses œuvres souvent monumentales de métal, de terre ou de briques : le livre est bel et bien présent dans l’œuvre de Kiefer. Depuis près de trente ans, l’artiste introduit dans son travail des éléments symboliques et mythiques de l’histoire allemande, avec des réflexions quasi obsessionnelles sur l’époque nazie. Décerné depuis 1950, le Prix de la paix des libraires allemands avait été attribué en 2007 à l’historien franco-israélien Saul Friedländer, grand spécialiste de l’Holocauste, et en 2006 à l’essayiste et sociologue allemand Wolf Lepenies. En 2005, il avait échu à l’écrivain turc Orhan Pamuk, qui obtint un an plus tard le prix Nobel de littérature.