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Actualités - OPINION

Un dialogue à sous-entendus??

Ça y est, le mot est lâché?: «?Vous m’accusez d’être affilié à la wilayat al-faqih?? Eh bien, non seulement j’y suis affilié, mais je suis fier d’en faire partie.?» Ce fut, au lendemain du serment présidentiel, la première fois que sayyed Hassan Nasrallah reconnaissait appartenir à l’allégeance selon laquelle les membres sont soumis aux directives du guide suprême. Jusque-là, les polémistes et analystes opposés à la conduite du Hezbollah, lui avaient «?collé?» ce surnom, croyant provoquer chez lui une protestation, ou une dénégation. Or sayyed Nasrallah, voulant bloquer le courant de modération de Doha, se juge assez fort pour lancer ce défi à ses contradicteurs. Mais il ne se doutait pas de la réaction de la large fraction chiite excédée par les comportements et les ambitions du parti dit «?de Dieu?». La proclamation face au peuple par Nasrallah de faire partie de l’allégeance au guide suprême a fait déborder le vase?: le même jour, ce 3 juin, plusieurs journaux ont publié des déclarations de responsables chiites libres (Dieu merci, c’est une majorité) refusant l’allégeance à un pouvoir étranger, fût-il hautement spirituel. Car le guide suprême, auquel Nasrallah déclare «?fièrement faire allégeance?», se trouve en Iran. Aujourd’hui, c’est Ali Khamenei, successeur du grand chef de la révolution l’ayatollah Rouhallah Khoumeiny. Le vice-président du Conseil supérieur chiite, cheikh Abdel-Amir Kabalan, a déclaré?: «?Nous refusons la wilayat al-faqih parce qu’elle est inapplicable au Liban?» (voir al-Mustaqbal 3/6/08). Le mufti chiite de Tyr, sayyed Ali al-Amin, de son côté, a précisé?: «?La majorité chiite au Liban est pour l’allégeance à l’État, et non l’allégeance au guide suprême?» (voir an-Nahar du 3/6/08). Maintenant que la question est posée au grand jour, on ne peut plus échapper à la nécessité de la traiter. On ne peut plus arriver à la grande échéance du dialogue en se contentant de sous-entendus. Comment les interlocuteurs qui vont se mettre autour de la table pourront-ils éluder d’aller jusqu’à la clarté dans cette matière fondamentale?? Voici un protagoniste qui se déclare publiquement, à la face du peuple, appartenir à une autorité (spirituelle ou non) qui émet des directives à mille kilomètres de nos frontières. Et ce protagoniste dispose d’une formation armée redoutable. Il est vrai qu’il a rassuré le Libanais en leur disant «?je n’utiliserai pas les armes contre vous?», mais tout le monde connaît la suite. Ce problème vital, si on le laisse dans la pénombre, produira tôt ou tard des effets redoutables. Espérons que les protagonistes du dialogue en aient profondément conscience. Albert SARA
Ça y est, le mot est lâché?: «?Vous m’accusez d’être affilié à la wilayat al-faqih?? Eh bien, non seulement j’y suis affilié, mais je suis fier d’en faire partie.?» Ce fut, au lendemain du serment présidentiel, la première fois que sayyed Hassan Nasrallah reconnaissait appartenir à l’allégeance selon laquelle les membres sont soumis aux directives du guide...