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Nucléaire - « Pour l’instant, il n’y a aucune nécessité de revoir la coopération avec l’AIEA », affirme Ahmadinejad El-Baradei exige des explications de l’Iran et annonce l’envoi d’inspecteurs en Syrie

Le directeur général de l’AIEA, l’Égyptien Mohammad el-Baradei, a exigé hier des « explications complètes » de l’Iran sur son programme nucléaire controversé et a parallèlement annoncé l’envoi d’inspecteurs en Syrie au sujet du présumé réacteur nucléaire détruit par Israël en septembre. S’adressant aux représentants des 35 pays membres du Conseil des gouverneurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique à l’ouverture de sa réunion d’été à son siège à Vienne, il a jugé « regrettable » l’absence de progrès de la part des dirigeants iraniens, qui ont refusé de s’expliquer sur la militarisation présumée de leur programme. « Je leur demande une nouvelle fois d’être pleinement coopératifs », a déclaré M. el-Baradei, en rappelant que l’agence onusienne cherchait déjà depuis cinq ans à établir la véritable nature des activités nucléaires de Téhéran. « En premier lieu, l’Iran doit faire preuve de la transparence nécessaire et fournir des explications complètes », a déclaré le patron de l’AIEA. L’agence souhaite notamment une « clarification sur le faisceau d’allégations (...) sur de possibles dimensions militaires du programme nucléaire iranien », a-t-il rappelé. Pourtant, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a annoncé hier que, « pour l’instant, il n’y a aucune nécessité de revoir la coopération avec l’AIEA ». Selon des renseignements que l’AIEA a affirmé tenir de dix pays, l’Iran aurait mené par le passé des études suggérant une militarisation de son programme, notamment sur le façonnage d’une ogive nucléaire ou l’adaptation du missile Shahab-3. Téhéran, qui proclame que son programme nucléaire est strictement pacifique, a jusqu’à présent jugé « sans fondement » ces documents, qualifiés de « prétendues études », et a affirmé avoir fourni toutes les explications nécessaires. M. el-Baradei a par ailleurs annoncé l’envoi en Syrie d’inspecteurs de l’AIEA du 22 au 24 juin afin de déterminer si oui ou non ce pays avait entrepris, comme l’affirme Washington, de construire un réacteur nucléaire à al-Kibar, avant que ce site présumé ne soit détruit par un raid aérien israélien en septembre. « J’attends la pleine coopération de la Syrie dans ce dossier », a-t-il déclaré. Des diplomates proches de l’agence ont souligné que l’AIEA avait demandé l’accès à al-Kibar parmi les préconditions pour la visite. M. el-Baradei a parallèlement jugé « profondément regrettable » le « recours unilatéral à la force » par Israël, avec l’accord des États-Unis, lors de l’attaque de l’installation nucléaire syrienne présumée, sans que l’agence n’ait pu l’inspecter auparavant. Selon un diplomate occidental, l’agence basée à Vienne, qui enquête aussi depuis des années sur le programme nucléaire iranien, cherche à inspecter non seulement al-Kibar mais aussi deux autres sites peut-être liés à des activités nucléaires. D’après des documents et des photographies détaillées fournis en avril par Washington à l’AIEA, Damas était en train de s’équiper d’un réacteur nucléaire à finalité militaire, avec l’aide de la Corée du Nord. La Syrie a rejeté ces allégations en les qualifiant de « ridicules ». La Syrie et l’Iran sont tous deux adhérents du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) par lequel ils se sont engagés à ne pas chercher à se doter de l’arme atomique et à accepter des inspections, à la différence d’Israël, qui n’a pas adhéré au traité. Téhéran est sous le coup de trois séries de sanctions du Conseil de sécurité de l’ONU pour avoir refusé de geler ses activités d’enrichissement d’uranium, qui peuvent avoir des finalités militaires. Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité (Chine, États-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie) et l’Allemagne ont indiqué vouloir présenter prochainement à Téhéran une offre « rafraîchie » de large coopération en échange d’une suspension de ces activités.
Le directeur général de l’AIEA, l’Égyptien Mohammad el-Baradei, a exigé hier des « explications complètes » de l’Iran sur son programme nucléaire controversé et a parallèlement annoncé l’envoi d’inspecteurs en Syrie au sujet du présumé réacteur nucléaire détruit par Israël en septembre.
S’adressant aux représentants des 35 pays membres du Conseil des...