Des dirigeants proches de Kadima envisagent des élections anticipées

Deux dirigeants du parti Kadima, proches de son chef, le Premier ministre israélien Ehud Olmert, ont envisagé samedi pour la première fois des élections anticipées en Israël, en raison des soupçons de corruption qui pèsent sur ce dernier. « Face au défi stratégique qui se pose à Israël, il va falloir au plus vite créer un gouvernement d’union nationale après des élections, donc avancer ces élections », a déclaré aux journalistes le président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense du Parlement, Tzahi Hanegbi. De son côté, le « numéro deux » du gouvernement, Haïm Ramon, en visite aux États-Unis, a estimé que des élections seraient avancées à novembre prochain, dans une déclaration citée par la radio publique. Au sein du Kadima (centriste), la bataille pour la succession s’est en fait engagée, dans la perspective d’élections primaires en vue de désigner un nouveau dirigeant à la place de M. Olmert, avant des élections générales. Elle oppose principalement la ministre des Affaires étrangères, Tzipi Livni, qui jouit d’un large prestige dans l’opinion mais manque d’appui au sein de l’appareil du parti, au ministre des Transports, Shaoul Mofaz, appuyé par M. Olmert, qui s’est positionné résolument à droite. La présente législature doit normalement s’achever fin 2010. Pour l’heure, M. Olmert, dont la position politique a été très ébranlée, n’a toutefois pas manifesté l’intention de jeter l’éponge. Il dément des malversations et refuse d’abandonner ses fonctions de chef du gouvernement aussi longtemps qu’un acte d’accusation n’aura pas été présenté contre lui en bonne et due forme. Mais, si le Premier ministre continue de se comporter comme si de rien n’était, notamment en ce qui concerne son voyage de trois jours aux États-Unis qui débute ce soir à l’invitation du lobby pro-israélien de Washington, les médias qualifient ironiquement cette visite de « voyage d’adieu ».