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Actualités - CHRONOLOGIE

Le problème a été évoqué dans le discours d’investiture du chef de l’État La nationalité libanaise aux émigrés est un droit, non une faveur Suzanne BAAKLINI

«La diaspora libanaise aspire à voir la patrie se redresser à nouveau. En conséquence, il est impératif de reconnaître les droits des expatriés et d’adopter les mesures ad hoc qui leur rendront ce qui leur appartient, afin de renforcer leur adhésion à la nation qui doit pouvoir profiter de leurs compétences. Les expatriés ont droit à la nationalité libanaise, bien plus que ceux qui l’ont acquise sans aucun droit. » C’est un bien bel hommage qu’a rendu le président Michel Sleimane, dans son discours d’investiture au Parlement, à la communauté libanaise de par le monde. Ces mots acquièrent un sens tout particulier parce que, au-delà du traditionnel encensement de « nos expatriés libanais », le président a évoqué une question bien précise et cruciale, celle de leur « droit » à la nationalité, faisant habilement allusion aux naturalisations massives des années 90. Ces mots seront-ils suivis d’une action palpable au niveau du pouvoir législatif lors du mandat Sleimane ? Il faut l’espérer. Mais il était important de mettre en relief ces termes dans le cadre de cette page bimensuelle, où le problème de l’obtention de la nationalité par les fils ou descendants d’émigrés libanais est souvent soulevé. En effet, à plus d’une reprise, à l’occasion d’une interview d’ambassadeurs (souvent eux-mêmes d’origine libanaise) ou de personnalités du monde de l’émigration, cette question resurgit. Les réponses font état de deux réalités sur le terrain : soit la demande de la nationalité donne lieu à des complications administratives infinies qui finissent par décourager le postulant (comme le montre clairement le témoignage d’Alain Farah, publié ci-dessous), soit c’est le désintérêt le plus total qui caractérise l’attitude des jeunes d’origine libanaise de par le monde concernant leur nationalité d’origine. Tant et si bien que le Liban semble ne plus être qu’un pays exportant ses cerveaux et ne déployant ensuite aucun effort pour les récupérer. Et au fil des générations, le lien avec le pays d’origine finit par se résumer à des références gastronomiques : taboulé, mezzé, arack… Le débat sur le droit à la nationalité des émigrés et de leurs descendants, tout comme leur droit à la participation aux élections à partir de leurs pays d’adoption, ou encore le droit des mères à transmettre leur nationalité à leurs enfants de père étranger, tout ce débat donc doit s’ouvrir dans le pays. Il peut sembler secondaire à certains, vu les bouleversements rapides et continus que connaît la scène libanaise, mais en réalité il est fondamental parce que pour des centaines de milliers d’expatriés, comme pour la population libanaise en général, au sein de laquelle rares sont les familles qui n’ont pas de parents à l’étranger, il est fortement lié à une question d’identité.
«La diaspora libanaise aspire à voir la patrie se redresser à nouveau. En conséquence, il est impératif de reconnaître les droits des expatriés et d’adopter les mesures ad hoc qui leur rendront ce qui leur appartient, afin de renforcer leur adhésion à la nation qui doit pouvoir profiter de leurs compétences. Les expatriés ont droit à la nationalité libanaise, bien plus...