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Actualités - CHRONOLOGIE

Pétrole L’Indonésie va se retirer de l’OPEP, sur fond de manifestations

L’Indonésie a annoncé hier qu’elle allait se retirer de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), alors que les manifestations se multiplient contre la décision du gouvernement d’augmenter les prix des carburants. Cette décision intervient après des années de déclin des exportations de pétrole, alors que le pays est devenu importateur, selon le ministre indonésien de l’Énergie et des Ressources minérales, Purnomo Yusgiantoro. « Lors de la réunion de préparation du budget, le président avait déclaré que nous devions nous retirer de l’OPEP. La nuit dernière, j’ai été de nouveau en communication avec lui (...), et à mon retour au bureau, je vais signer notre retrait de l’OPEP », a déclaré Purnomo Yusgiantoro à des journalistes lors d’un déjeuner à Djakarta. Selon des analystes, ce retrait pourrait signifier que le gouvernement entend désormais procéder à la modernisation des infrastructures pétrolières qui n’a pas été menée par les précédents dirigeants du pays. L’Indonésie, seul pays d’Asie du Sud-Est membre du cartel qui regroupe treize pays producteurs, a vu sa production décliner depuis 1995 et est désormais devenue importatrice nette, ce qui techniquement implique sa sortie de l’OPEP. Mais elle pourrait réintégrer l’organisation si sa production repartait à la hausse et atteignait les niveaux souhaités, a ajouté le ministre. « Si nous nous retirons de l’OPEP, je pense qu’à l’avenir, si notre production revient à un niveau qui nous permette d’être exportateur net, alors nous pourrons revenir dans l’organisation », a-t-il dit. Le pays espère développer de nouveaux gisements pour doper sa production dans les trois prochaines années. L’Indonésie quittera le cartel à la fin de 2008, selon M. Yusgiantoro. « Nous avons déjà payé notre cotisation pour cette année », qui est d’environ 2 millions d’euros, a-t-il précisé. Les responsables indonésiens ont étudié depuis des années les avantages d’une sortie de l’OPEP et le cabinet a discuté d’un retrait au début du mois. Alors que d’autres membres de l’OPEP ont engrangé d’importants bénéfices du fait de la flambée des cours du brut, l’Indonésie n’a pas réussi à tirer parti de ses 4,37 milliards de barils de réserves prouvées. En tant qu’importateur net, Djakarta voudrait bénéficier de prix plus bas, mais ses partenaires de l’OPEP se sont refusés à augmenter la production. Les manifestations se multiplient en Indonésie depuis l’annonce vendredi dernier d’une hausse de près de 30 % des carburants en raison de la réduction des subventions publiques, touchant de plein fouet les plus pauvres déjà victimes de l’augmentation des prix des produits alimentaires. Devant la montée du mécontentement, le président Susilo Bambang Yudhoyono a décidé lundi de reporter un déplacement en Europe prévu début juin, afin officiellement de « se concentrer sur les problèmes économiques et le développement du pays », a indiqué son porte-parole. Le président a également défendu sa décision de réduire les subventions sur l’essence, visant à alléger le fardeau sur le budget, estimant qu’il s’agit de « la solution la plus responsable pour sauver notre économie et protéger notre peuple ». La production indonésienne actuelle est d’environ 1 million de barils/jour (b/j), sous la limite imposée pour ce pays par l’OPEP. Pour 2008 le gouvernement a baissé ses prévisions de ventes à 927 000 barils par jour, contre 1,034 million auparavant. Fondée en 1960 à Bagdad pour répondre à la baisse des cours à l’époque, l’OPEP regroupe treize membres. Outre l’Indonésie, elle regroupe l’Algérie, l’Angola, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, l’Irak, l’Iran, le Koweït, la Libye, le Nigeria, le Qatar, l’Équateur et le Venezuela.
L’Indonésie a annoncé hier qu’elle allait se retirer de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), alors que les manifestations se multiplient contre la décision du gouvernement d’augmenter les prix des carburants.
Cette décision intervient après des années de déclin des exportations de pétrole, alors que le pays est devenu importateur, selon le ministre...