Au Moyen-Orient, la jeunesse porte l’espoir des réformes

Dans son rapport annuel, Amnesty International (AI) dénonce la poursuite des atteintes aux droits humains au Moyen-Orient ainsi que le non-respect de la liberté d’expression. Dans toute la région, « des milliers de personnes ont été emprisonnées sans jugement pour des motifs politiques », souligne le rapport. « Selon certaines sources, on recensait en Égypte quelque 18 000 détenus administratifs, dont certains arrêtés au cours des années précédentes, alors que le ministère de l’Intérieur affirmait que leur nombre ne dépassait pas 1 500 », peut-on lire. Amnesty relève également que plus de 800 Palestiniens sont toujours maintenus en détention administrative en Israël en violation du droit internationale. L’ONG dénonce également la poursuite de la pratique de la torture à travers la région et la répression contre des journalistes et militants de droits humains. Le rapport rappelle notamment que des journalistes ont été poursuivis en diffamation en Égypte, en Algérie, au Maroc et dans les Émirats arabes unis. En Iran, des journalistes ont été arrêtés pour avoir exprimé leur opinion, alors qu’en Irak, de nombreux représentants de la presse ont été assassinés. Amnesty dénonce enfin l’application, dans de nombreux pays comme l’Arabie saoudite ou le Qatar, « de châtiments inhumains et cruels », comme la flagellation et l’amputation. Le rapport relève toutefois qu’« aujourd’hui, l’espoir de réforme est essentiellement incarné par la jeunesse de la région, qui est chaque jour plus nombreuse à se demander pourquoi elle ne peut pas jouir de ses droits fondamentaux inaliénables. (…) Les présupposées des élites au pouvoir dans la région sont remis en question ». Le rapport rend notamment hommage, sur ce point, « à la détermination dont font preuve les signataires de la Déclaration de Damas emprisonnés en Syrie ». En ce qui concerne l’Irak, AI rappelle que ce pays est toujours le théâtre de nombreuses atteintes aux droits humains perpétrées par toute une série d’acteurs. Le rapport relève également qu’en raison des violences, 2 millions d’Irakiens ont trouvé refuge dans les pays voisins, alors que 2,2 de personnes ont été déplacées à l’intérieur de l’Irak. En ce qui concerne les territoires palestiniens occupés par Israël, Amnesty dénonce la poursuite des tirs de roquettes artisanales palestiniennes contre le sud d’Israël ainsi que la répression militaire israélienne. Des tirs et opérations dont les civils paient le prix. Amnesty dénonce également l’extension des colonies israéliennes et les entraves israéliennes au déplacement des Palestiniens.