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Actualités - CHRONOLOGIE

Théâtre La Comédie-Française joue pour la première fois du Garcia Lorca

La Comédie-Française aborde pour la première fois l’œuvre d’un poète-dramaturge espagnol majeur du XXe siècle, Federico Garcia Lorca, dont elle représente le drame rural Yerma dans une production évitant l’ « espagnolade » tout en s’appuyant sur la culture du sud. Au théâtre du Vieux-Colombier à Paris (jusqu’au 29 juin), cette tragédie charnelle et sombre d’une femme stérile, incomprise par son mari jaloux et que fuient les autres femmes de son village est interprétée dans la traduction en français de Denise Laroutis et dans un dispositif scénique unique aux éléments transformables de Dominique Schmitt. Les protagonistes s’y découpent dans la lumière, à la manière des peintres du clair-obscur et dans des costumes de Renato Bianchi conservant les grandes lignes des coutumes vestimentaires du sud de l’Espagne. La petite partie versifiée de la pièce, exprimant la part intime des principaux personnages, surtout Yerma, est jouée en espagnol par deux voix chantées flamenca (masculine et féminine). Celles-ci sont soutenues par un pianiste discrètement présent sur scène et égrenant un accompagnement qui fait ponctuellement référence à la musique populaire andalouse. Vicente Pradal, arrière-petit-fils d’un maître d’école andalou de Federico Garcia Lorca (1898-1936), a signé musique et mise en scène de cette production de Yerma, deuxième volet de la trilogie rurale du poète-dramaturge, après Noces de sang et avant La maison de Bernarda Alba. Garcia Lorca « a puisé son inspiration dans sa propre famille, dans ses propres dualités (...). Yerma est un personnage incandescent, d’une grande modernité », explique Vicente Pradal dans les notes de programme. « Parler comme le fait Garcia Lorca de la stérilité dans le couple, rappelle-t-il, était impensable et ce dramatique “ manqué ” conduit Yerma à une psychose criminelle. » La sociétaire Coraly Zahonero joue le rôle-titre avec juste ce qu’il faut de frénésie. À la création en 1934 à Madrid de cette pièce qui dénonce le poids d’une société archaïque aux comportements déviés par le qu’en-dira-t-on, il y eut une cabale de l’extrême droite, ce qui n’a pas empêché le succès. Deux ans après, Garcia Lorca était assassiné par les franquistes.
La Comédie-Française aborde pour la première fois l’œuvre d’un poète-dramaturge espagnol majeur du XXe siècle, Federico Garcia Lorca, dont elle représente le drame rural Yerma dans une production évitant l’ « espagnolade » tout en s’appuyant sur la culture du sud.
Au théâtre du Vieux-Colombier à Paris (jusqu’au 29 juin), cette tragédie charnelle et sombre...