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Actualités - CHRONOLOGIE

EXPOSITION - « Omaggio alla Donna » à la galerie Aïda Cherfan* (centre-ville) jusqu’au 13 juin L’ode à la femme de Hussein Madi

Allongée, couchée, debout, alanguie ou lascive, inquiète, attentionnée, indomptée et sauvage, sensuelle, belle et voluptueuse : telles sont les mille et une facettes de la femme qui règne sur l’empire des lignes et des couleurs de Hussein Madi. Un travail qui rend hommage à la « donna » et qui est décliné sur les cimaises de la galerie Aïda Cherfan au centre-ville jusqu’au 13 juin. Hussein Madi a deux univers : l’art et la femme. Si dans sa vie il réserve à chacun des deux une place primordiale mais privilégiée, à laquelle il voue beaucoup de respect, l’artiste parvient à trouver un no man’s land entre les deux espaces où il intervient en maître absolu. Ses toiles sont un champ vaste où il jongle avec maîtrise et parfaite aisance avec les deux lignes courbe et droite. Sur le canevas, les couleurs et les formes s’entrechoquent, se repoussent, pour mieux se conjuguer et s’unir dans une fusion totale et sensuelle. Si l’artiste travaille en solitaire, ses œuvres sont néanmoins teintées d’une grande joie, voire d’extase. Dans un extrait d’un ouvrage en cours que réalise la galeriste Aïda Cherfan sur la vie du peintre, Madi parle du dialogue permanent avec les couleurs. « Souvent, dit-il, je ne suis pas satisfait du résultat de la couleur ; manipuler les ombres de bleu et de vert n’est pas chose aisée. Je sens que les teintes me trahissent mais lorsque j’arrive à résoudre l’énigme, j’accueille la nouvelle venue en explosant de joie et je lui crie : “Ahlan wa sahlan”. » Dans l’extase Tout comme un enfant aux yeux qui brillent devant un cadeau, ou ceux d’une maman devant son nouveau-né, l’artiste se réjouit de ce que ces teintes lui offrent : des nuances complémentaires, combinées et juxtaposées qui éclatent en des myriades d’étincelles et qu’il étale sur le canevas avec « délice ». Joie de la découverte devant cette couleur surgie du néant, mais également devant la matière qui prend subitement forme. La toile qui existe déjà dans sa tête attend toujours le moment opportun pour s’étaler sur le canevas. « Souvent, avoue-t-il, je ne regarde plus ma toile, une fois achevée. Mais en entrant dans la salle d’exposition de Aïda Cherfan, je la découvre et j’en suis le premier surpris. » Sous les formes d’apparence géométriques, se dissimule un lyrisme sous-jacent. Une poésie qui puise ses racines dans l’imaginaire d’enfant de l’artiste (cheval de couleur bleu-marine) et qui prend le pas sur le figuratif. C’est à travers cette poésie que Hussein Madi magnifie le galbe de la femme, sublime ses courbes et rend hommage à sa plastique. Avec ardeur, ses lignes fougueuses et débridées croquent la sensualité et la volupté. Par instants, des éléments tels des coussins, un oud, ou des chaises arrondies et un tabouret (assez présents tout au long de l’œuvre de Madi, car présents dans sa vie) viennent s’ajouter aux arabesques rendant la composition organique, voire charnelle. C’est ce même charnel qui se traduit également dans les sculptures de l’artiste. Des femmes, parfois grandeur nature, qui se découpent dans l’espace de la galerie et dont les jambes semblent arpenter le monde comme un compas. Si dans les œuvres précédentes, les barques et les oiseaux reflétaient la liberté de cet artiste, avide d’indépendance, les femmes, toujours omniprésentes et modèles obéissants, se plient totalement aux exigences de l’artiste (et de l’homme ?) devenant parfois même revendications politiques et sociales. Il les représente donc lisant une gazette dans laquelle il fait part, avec humour, de ses idées et de sa vision du monde. Son figuratif n’est donc qu’un moyen d’absorber la réalité et de la reproduire à sa façon. C’est cela le travail de Madi, dont les œuvres sont présentes actuellement aux enchères internationales les plus prestigieuses, comme Sotheby’s, Christie’s ou Bonhams. Une terre fertile qui se donne en partage et un art affranchi qui, refusant d’être catalogué, compartimenté, étiqueté, se nourrit uniquement d’imaginaire et de conjugaison des sens pour casser les barrières et s’évader laissant derrière lui…une traînée de pépites de couleurs. Colette KHALAF * Galerie Aïda Cherfan, place de l’Étoile, ouverte du lundi au samedi, de 11h00 à 20h00. Tél. : 01/983111.
Allongée, couchée, debout, alanguie ou lascive, inquiète, attentionnée, indomptée et sauvage, sensuelle, belle et voluptueuse : telles sont les mille et une facettes de la femme qui règne sur l’empire des lignes et des couleurs de Hussein Madi. Un travail qui rend hommage à la « donna » et qui est décliné sur les cimaises de la galerie Aïda Cherfan au centre-ville...