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Actualités - CHRONOLOGIE

Cinéma - Le festival évite les « effets de mode » pour couronner une œuvre « indélébile » « Entre les murs » du Français Laurent Cantet reçoit la Palme d’or à Cannes

Le film Entre les murs de Laurent Cantet a obtenu hier la Palme d’or, récompense suprême du Festival de Cannes que la France n’avait pas remportée depuis 21 ans, a annoncé le président du jury, l’acteur et cinéaste américain Sean Penn. Très ému, Laurent Cantet a reçu son prix, entouré des adolescents du film, alors que la salle lui réservait une vibrante ovation debout. Le dernier film français à avoir remporté la Palme d’or était Sous le soleil de Satan de Maurice Pialat en 1987. « Le film devait ressembler à la société tout entière, il devait être multiple, foisonnant, complexe... Il devait y avoir aussi des frictions que le film ne cherchait pas à gommer », a déclaré Laurent Cantet en tenant sa palme. Sean Penn a expliqué que le jury avait été « unanime » sur la Palme d’or qui récompense « un film vraiment, vraiment étonnant ». Entre les murs, cinquième long-métrage de Laurent Cantet, plonge dans le quotidien d’une classe de collège parisien où un jeune professeur de français s’efforce d’enseigner à ses élèves une langue différente de la « tchatche ». Mi-documentaire, mi-fiction, il s’inspire du livre éponyme d’un professeur, François Bégaudeau, héros du film tourné au terme d’ateliers d’improvisation. Dévoilé à la veille du palmarès, le film a été très applaudi et a fortement ému les critiques, tant français qu’internationaux. Âgé de 46 ans, Laurent Cantet, fils d’instituteurs formé à l’Idhec, avait été révélé au grand public en 1999 par un premier film marquant, Ressources humaines, troublante radiographie du monde du travail couronnée de deux césars. Le président français, Nicolas Sarkozy, s’est réjoui de l’attribution de la Palme d’or au film Entre les murs, saluant le « tact » et la « finesse » du réalisateur. Celui-ci « montre les difficultés de l’école dans la France d’aujourd’hui, mais aussi les efforts, les espoirs et les réussites des professeurs dont l’engagement au service des élèves forme la trame du film », a-t-il dit, exprimant sa « joie » et sa « satisfaction ». Entre les murs, conclut-il, « illustre la santé du cinéma français et sa capacité toujours maintenue à faire apprécier des films d’auteur par les spectateurs du monde entier ». Le Grand Prix du Festival de Cannes, la plus haute distinction après la Palme d’or, est allé à Gomorra de l’Italien Matteo Garrone, un puissant tableau de la mafia calabraise. En l’absence du réalisateur, le prix a été remis à son acteur Toni Servillo, également à l’affiche d’un autre film italien, Il Divo, sur l’homme politique controversé Giulio Andreotti, qui, lui, a remporté le prix du jury. L’acteur américain d’origine portoricaine Benicio Del Toro, 41 ans, a obtenu le prix d’interprétation masculine pour son rôle d’Ernesto Guevara dans Che de Steven Soderbergh. Le prix d’interprétation féminine est une surprise. L’actrice brésilienne Sandra Corveloni a été récompensée pour son premier rôle au cinéma, celui d’une mère de famille d’un quartier populaire dans le film Linha de Passe de ses compatriotes Walter Salles et Daniela Thomas. Le prix du scénario a été décerné aux Belges Jean-Pierre et Luc Dardenne pour Le silence de Lorna. Le film anglais Hunger de l’Anglais Steve McQueen a obtenu la Caméra d’or du Festival de Cannes, qui récompense une première œuvre présentée dans une des différentes sélections officielles ou parallèles. Pourtant très appréciés, L’échange de Clint Eastwood et Valse avec Bachir de l’Israélien Ari Folman sont repartis bredouilles. Ainsi, l’ambition du président du jury, Sean Penn, de fuir les « effets de mode » pour couronner une œuvre « indélébile » s’est concrétisée avec un palmarès hors normes, au terme d’une compétition très ouverte et en prise avec la réalité. Enfin, l’actrice française Catherine Deneuve et l’acteur-réalisateur américain Clint Eastwood ont été récompensés par un prix spécial du 61e Festival de Cannes couronnant l’ensemble de leur carrière. Catherine Deneuve est le visage du cinéma français à l’étranger. À Cannes, elle campait une mère cruelle dans Un conte de Noël d’Arnaud Desplechin, sélectionné en compétition, et jouait son propre rôle dans Je veux voir, tourné au Liban après la guerre de l’été 2006, montré dans le cadre d’ « Un certain regard ». Le palmarès Palme d’or : Entre les murs du Français Laurent Cantet. Grand Prix : Gomorra de l’Italien Matteo Garrone. Prix du jury : Il Divo de l’Italien Paolo Sorrentino. Prix d’interprétation féminine : la Brésilienne Sandra Corveloni pour Linha de Passe. Prix d’interprétation masculine : l’Américain Benicio del Toro pour Che. Prix de la mise en scène : Les Trois Singes du Turc Nuri Bilge Ceylan. Prix du scénario : Le silence de Lorna, des Belges Jean-Pierre et Luc Dardenne. Palme d’or du court-métrage : Megatron du Roumain Marian Crisan. Caméra d’or : Hunger de l’Anglais Steve McQueen. Prix spécial du 61e Festival de Cannes pour l’ensemble de leur carrière : l’actrice française Catherine Deneuve et l’acteur-réalisateur américain Clint Eastwood.
Le film Entre les murs de Laurent Cantet a obtenu hier la Palme d’or, récompense suprême du Festival de Cannes que la France n’avait pas remportée depuis 21 ans, a annoncé le président du jury, l’acteur et cinéaste américain Sean Penn. Très ému, Laurent Cantet a reçu son prix, entouré des adolescents du film, alors que la salle lui réservait une vibrante ovation...