Terrorisme Le roi d’Arabie saoudite fustigé dans une vidéo d’el-Qaëda

Dans un document vidéo diffusé sur Internet, un dirigeant d’el-Qaëda accuse l’Arabie saoudite et son souverain de céder aux ennemis de l’islam en prônant la modération et un dialogue avec les juifs et les chrétiens. Ce message d’Abou Yahya al-Libi survient alors qu’une conférence de dignitaires musulmans est envisagée cette année en Arabie afin de combattre l’extrémisme, à la suite de l’appel au dialogue interreligieux qu’a lancé en mars le roi Abdallah. « Celui que des religieux flagorneurs appellent défenseur du monothéisme hisse le drapeau de la fraternité entre les religions (...) et pense avoir trouvé une sagesse qui arrête les guerres et supprime les facteurs d’hostilité entre les religions et les peuples », dit Libi en faisant clairement allusion au souverain saoudien. « Par Allah, si vous ne résistez pas héroïquement à ce tyran vicieux (...), le jour viendra où les cloches des églises résonneront en plein cœur de la péninsule d’Arabie. Et le cas du Qatar n’est pas loin de vous. » Libi se réfère ici à la décision prise en mars par le Qatar d’autoriser l’inauguration de la première église de l’émirat du Golfe, qui est un allié des États-Unis. L’Arabie saoudite voisine, qui pratique un islam de forme très stricte, interdit aux représentants d’autres religions d’entrer dans les lieux de culte publics situés sur son territoire, berceau de l’islam. « L’instrument (des avocats de la modération) est l’assujettissement. Leur propos est de plaire à l’Occident et de le calmer, même si cela brise la religion d’Allah », poursuit Libi, que l’on soupçonne de s’être évadé en 2005 d’une prison américaine en Afghanistan. « Il n’y a ni modération, ni rapprochement, ni collaboration entre les peuples infidèles et nous. Où ne se rencontrent jamais la lumière et les ténèbres ? » ajoute le Libyen, qui a déjà diffusé plusieurs communiqués sur les questions religieuses. « (Les partisans de la modération) doivent savoir que l’islam est la religion de l’épée », ajoute-t-il, assis à l’intérieur d’une habitation sommaire.