République tchèque Vaclav Havel réussit son retour au théâtre à Prague

Après deux décennies d’absence en tant que dramaturge, Vaclav Havel, ex-dissident anticommuniste et président de la République tchèque postcommuniste, a eu droit à une ovation du public et aux éloges des critiques à l’occasion de la première de sa nouvelle pièce. Sur le départ, œuvre inspirée du Roi Lear de Shakespeare et de La Cerisaie de Tchekhov, a pour sujet un homme d’État dont le monde s’écroule lorsqu’il cesse d’exercer ses fonctions. Il s’agit de sa première pièce depuis 1988. Sa publication avait fait sensation l’an dernier dans les milieux littéraires tchèques. Les médias s’étaient fait l’écho des préparatifs de sa représentation parce que les pourparlers engagés avec deux théâtres en vue avaient échoué et que la femme de Havel avait renoncé à un rôle écrit à son intention. Havel, qui était passé en quelques mois d’une cellule de prison à la présidence après la révolution de Velours de 1989 qui mit fin au communisme tchèque, dit avoir composé l’essentiel de la pièce avant d’entrer en politique. Mais il insiste sur le supplément d’inspiration que lui ont apporté ses treize années à la tête de l’État, marquées par des cérémonies officielles qui l’ont souvent laissé perplexe et par des accrochages avec ses adversaires politiques.