Le dalaï-lama met en doute l’authenticité du dialogue sino-tibétain

Le Premier ministre britannique Gordon Brown a reçu hier le dalaï-lama, point culminant de la visite de 11 jours dans le Royaume-Uni du dirigeant religieux tibétain, qui a mis en garde contre l’irruption de « violences » si le dialogue avec la Chine échouait. « Je crois que des manifestations vont avoir lieu (...) des manifestations importantes, pas seulement des manifestations, mais également des actes de violence » en cas d’échec, a estimé le chef spirituel tibétain. En outre, il a mis en doute l’authenticité du dialogue sino-tibétain, se demandant si la Chine ne le maintenait pas en raison de la pression internationale à l’approche des Jeux olympiques qui se dérouleront à Pékin en août. « Après les Jeux olympiques, on verra », a commenté le dalaï-lama. Le prix Nobel de la paix a eu un entretien d’une demi-heure avec M. Brown. Toutefois, cette entrevue n’a pas eu lieu au 10, Downing Street, résidence officielle des Premiers ministres britanniques, afin de ménager les susceptibilités de Pékin. Les discussions ont eu lieu dans le palais de Lambeth, face au Parlement de Westminster, résidence de l’archevêque de Canterbury et chef de l’Église anglicane, Mgr Rowan Williams. Cette réception dans un lieu religieux a relégué la rencontre avec le dalaï-lama au rang d’entretien d’ordre spirituel, la privant largement de connotation politique. La rencontre a été décrite par Downing Street comme une « réunion interreligieuse avec plusieurs autres chefs religieux », dont Mgr Williams. Le dalaï-lama n’a pas voulu se laisser entraîner dans la polémique. « L’important est de se rencontrer. Peu importe (le lieu) », a-t-il déclaré à l’AFP, qualifiant la rencontre de « satisfaisante ». L’entretien a été qualifié de « chaleureux et constructif » par un porte-parole de M. Brown.