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Actualités - CHRONOLOGIE

Catastrophe naturelle - Le cyclone a fait au moins 133 600 morts et disparus, et 2,4 millions de sinistrés en Birmanie Chez les rescapés de Nargis, les premiers symptômes d’un profond traumatisme

Des mères qui ne peuvent plus donner le sein, des enfants qui ne sourient plus, des familles entières prostrées devant les ruines de leur maison : ce sont quelques-uns des symptômes du profond traumatisme subi par les rescapés du cyclone Nargis en Birmanie, selon des ONG. « Cela montre toute la dimension de la catastrophe qui, pour le moment, a été largement ignorée », estime Heinke Velti, porte-parole du Bureau des affaires humanitaires de la Commission européenne. Le cyclone a fait au moins 133 600 morts et disparus et 2,4 millions de sinistrés à travers de grandes régions du sud de la Birmanie. De fait, alors que de sérieuses difficultés persistent pour fournir ne serait-ce que de la nourriture, de l’eau potable et des soins de première urgence, la majorité de la population, traumatisée, est laissée sans assistance psychologique, pourtant indispensable lors de telles catastrophes. Désormais sans abris et confrontés à la perte de proches, les sinistrés peuvent souffrir de cauchemars ou de crises d’anxiété chronique, certains se réfugiant dans l’alcool ou la drogue. Autant de traumatismes psychologiques comparables à ceux rencontrés chez les soldats de retour du front pendant la guerre. « La souffrance humaine a été et reste énorme. Il reste encore des cadavres, il n’y a plus de nourriture, pas d’abris (...). Pour le moment, la priorité, c’est la survie. Les programmes d’aide psychologique sont plus compliqués, cela prendra du temps », explique Julie Niebuhr, une responsable de Médecins sans frontières en Birmanie. Chaque jour, des équipes de secours découvrent des villages qui n’ont encore reçu aucune aide, ni de la junte militaire ni d’ONG. Néanmoins, de petits gestes peuvent être faits pour apporter une première aide psychologique, assure Rikke Gormsen, coordinatrice de l’aide psychologique à la Fédération internationale de la Croix-Rouge. « Apporter un soutien psychologique peut être très simple. Chacun doit se soucier de l’autre. Il ne s’agit pas de consultations dans un cabinet avec un psychologue, le soutien réside dans la façon dont on s’occupe des gens », insiste-t-elle, ajoutant : « De nombreuses organisations agissent déjà dans ce sens. » De nombreux spécialistes étrangers dans le traitement de tels traumatismes attendent toujours des visas pour la Birmanie, mais des programmes se mettent peu à peu en place sur le terrain. Ainsi, l’organisation caritative chrétienne World Vision a ouvert 37 espaces d’accueil où des enfants peuvent chanter et jouer, ce qui soulage les parents. L’ONG Merlin a, pour sa part, distribué des postes de radio pour aider la population à se relier à une vie plus normale. « Ce sont de petites choses, mais elles aident les rescapés à retrouver une routine », explique Yves-Kim Creac’h, responsable de l’équipe d’urgence de Merlin. « Après le tremblement de terre au Pakistan, nos médecins soignaient les corps, mais ce sont plutôt les âmes qui en avaient besoin. Nous nous servons ici de notre expérience », ajoute-t-il.
Des mères qui ne peuvent plus donner le sein, des enfants qui ne sourient plus, des familles entières prostrées devant les ruines de leur maison : ce sont quelques-uns des symptômes du profond traumatisme subi par les rescapés du cyclone Nargis en Birmanie, selon des ONG. « Cela montre toute la dimension de la catastrophe qui, pour le moment, a été largement ignorée », estime...