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Actualités - CHRONOLOGIE

Pétrole L’or noir affole tous les compteurs en se propulsant à plus de 132 dollars

Le baril de pétrole a enfoncé successivement hier les seuils historiques de 130, 131 et 132 dollars, culminant à 132,08 dollars à New York et 131,57 à Londres, enflammé par les craintes sur l’offre, la passivité de l’OPEP, la baisse du dollar et un plongeon surprise des stocks américains. Après avoir touché 100 dollars le 2 janvier, l’or noir a connu un printemps frénétique, dépassant 110 dollars le baril en mars, 120 dollars le 5 mai, 125 dollars le 9 mai. Avant-hier, l’hystérie s’est emparée à nouveau du marché. Hier, les cours ont dépassé pour la première fois le seuil de 130 dollars. En séance, l’annonce d’une chute imprévue des stocks américains de pétrole brut a achevé d’affoler les compteurs : le pétrole a dépassé 131 puis 132 dollars d’un coup. Le département américain de l’Énergie (DoE) a annoncé une fonte de 5,4 millions de barils des stocks de brut, qui étaient supposés s’étoffer. Contre toute attente, les stocks d’essence ont aussi diminué de 800 000 barils. Seules les réserves de produits distillés (gazole et fioul de chauffage) ont augmenté, mais bien moins que prévu. Cette annonce a encore aggravé le sentiment que l’écart entre offre et demande se resserre dangereusement au fil des mois : alors que la consommation ne cesse de progresser dans les pays émergents, l’offre peine à suivre. « Les prix sont soutenus par les inquiétudes sur les approvisionnements d’essence avant la “driving season” (saison des grands déplacements automobiles aux États-Unis, NDLR) et par une demande accrue de diesel en provenance de Chine, où (les autorités) cherchent à doper l’offre avant les Jeux olympiques et après le tremblement de terre (du 12 mai), ce qui a encore resserré l’écart entre offre et demande », ajoutait Nimit Khamar, de la maison de courtage Sucden. Le Nigeria, premier producteur de brut africain, reste également au centre des inquiétudes : en raison de l’insécurité, sa production pétrolière plafonne actuellement à près de 2 millions de barils par jour. Signe que ces craintes ne sont pas liées à des difficultés temporaires, le mouvement touche aussi les prix à long terme. Le pétrole vendu en décembre 2016 – le contrat le plus éloigné disponible à New York – s’échange déjà à près de 140 dollars. L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), qui assure 40 % de l’offre mondiale, a contribué à l’envolée en observant passivement la flambée depuis septembre. Avant-hier, le secrétaire général du cartel, Abdallah el-Badri, a réitéré le sentiment de l’OPEP que le « marché est bien approvisionné avec une hausse des stocks dans les pays de l’OCDE au-delà de leur niveau moyen sur 5 ans », se contentant de se dire « inquiet » de la volatilité des prix. Des arguments qui ne semblent pas convaincre les États-Unis. Après avoir vainement intercédé à plusieurs reprises cette année auprès de leurs alliés saoudiens pour que l’OPEP fournisse plus de brut, ils semblent dorénavant pencher pour des méthodes plus fermes. La Chambre des représentants américaine a adopté avant-hier un projet de loi visant à permettre au ministère de la Justice de poursuivre les pratiques anticoncurrentielles dans le milieu pétrolier, notamment parmi les « entités contrôlées par l’OPEP ». Hors OPEP, le tableau n’est guère réjouissant. Depuis le début de l’année, la Russie, deuxième producteur mondial derrière l’Arabie saoudite, a affiché une stagnation, et un dirigeant de Loukoïl a même prophétisé un déclin de la production nationale. Enfin, la faiblesse du dollar fournit une incitation supplémentaire aux investisseurs, qui achètent aussi du pétrole pour se couvrir contre l’inflation. Le billet vert, qui avait repris du terrain face à l’euro depuis deux semaines, a replongé hier.
Le baril de pétrole a enfoncé successivement hier les seuils historiques de 130, 131 et 132 dollars, culminant à 132,08 dollars à New York et 131,57 à Londres, enflammé par les craintes sur l’offre, la passivité de l’OPEP, la baisse du dollar et un plongeon surprise des stocks américains.
Après avoir touché 100 dollars le 2 janvier, l’or noir a connu un printemps...