Fed L’économie américaine devrait redémarrer d’ici à 2009

L’économie américaine va se reprendre au second semestre et accélérer en 2009, tandis que l’inflation devrait se résorber progressivement, a estimé hier le vice-président de la Réserve fédérale (Fed), Donald Kohn, pour qui les taux sont actuellement au bon niveau. « Je pense que le scénario le plus probable (...) est que l’activité économique se raffermisse au second semestre de cette année et prenne ensuite de la vitesse l’an prochain », a-t-il affirmé lors d’un discours à La Nouvelle Orléans (Sud). Cependant « de fortes incertitudes » pèsent sur ces prévisions, a-t-il averti. Du côté des prix, M. Kohn a dit s’attendre à ce que « l’inflation de base s’atténue progressivement, avec le ralentissement des prix des matières premières et les surcapacités de l’économie qui créeront des conditions concurrentielles décourageant les hausses des prix et des salaires ». Dans ce contexte « la politique monétaire semble bien calibrée pour le moment afin de promouvoir à la fois une hausse de l’emploi et une modération de l’inflation à moyen terme », a-t-il ajouté. La Fed avait abaissé le 30 avril son taux directeur d’un quart de point à 2 % et laissé entendre qu’elle pourrait en rester là lors de ses prochaines réunions. Mais la Fed va continuer à suivre « de près » à la fois l’inflation et la croissance, a assuré M. Kohn. Le vice-président de la Banque centrale a reconnu que la hausse des prix de l’énergie et de l’alimentation avait « sérieusement écorné le pouvoir d’achat des consommateurs » et que la richesse des ménages s’était détériorée avec la baisse des prix des logements. L’activité dans le secteur immobilier devrait selon lui continuer de baisser, notamment dans un contexte de raréfaction du crédit. L’évolution de l’économie américaine va « dépendre de façon cruciale » de l’évolution des marchés financiers, a-t-il ajouté. « Je m’attends à une amélioration graduelle des marchés financiers », mais celle-ci sera « vulnérable aux nouvelles négatives sur l’économie ou sur l’ampleur des pertes de crédit », a estimé M. Kohn. Il a aussi estimé que les difficultés financières avaient contaminé les dépenses des entreprises et que « l’environnement reste difficile pour l’investissement », avec des dirigeants d’entreprise et des prêteurs incertains.