Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Asthme et rhinite allergique, deux pathologies associées Les allergies printanières affectent près de 20 % des Libanais Rubrique réalisée par Nada merhi

Yeux irrités et bouffis au réveil, crises d’éternuements, congestions et picotements nasaux, sifflement dans la poitrine… Le printemps ne convient pas à tous. Si la saison prête aux balades et aux activités de plein air, il n’en demeure pas moins qu’elle constitue une source de dérangement aux nombreux asthmatiques du pays (près de 20 % des Libanais). La pollinisation, élevée au cours de cette saison, aggrave en fait les symptômes de la rhinite allergique, une maladie qui affecte plus de 80 % des personnes souffrant d’asthme, selon une étude effectuée par l’observation de quelque 517 malades. Celle-ci confirme les chiffres internationaux qui font état d’une corrélation entre les deux maladies allant jusqu’à 85 %, voire 95 % des cas. Dans l’approche de l’asthme, comme dans son traitement, « il s’est avéré qu’on a tendance à ignorer la pathologie du nez, qui est souvent ignorée par le patient lui-même, d’autant que les symptômes de l’asthme sont plus aigus », explique le Dr Mirna Waked, pneumologue, professeur associé à l’hôpital Saint-Georges – Université de Balamand. Selon les nouvelles recommandations donc, le diagnostic d’une personne asthmatique doit également englober celui d’une éventuelle rhinite allergique et vice versa. Cela pour une meilleure prise en charge et un meilleur contrôle des maladies. Mais qu’est-ce que l’asthme ? « C’est une maladie inflammatoire non infectieuse et non contagieuse qui affecte les voies aériennes, répond le Dr Waked. Elle débute le plus souvent en bas âge, vers 3 ou 5 ans, et se manifeste par des épisodes d’essoufflement, de toux chronique, de sifflement dans la poitrine. » « La prédisposition génétique n’est pas déterminante dans l’apparition de l’asthme, mais elle augmente les risques de la maladie », poursuit-elle, précisant que l’environnement joue un rôle dans le déclenchement de la pathologie. Parmi les facteurs environnementaux, on retient notamment la pose de la moquette, les acariens, les phanères d’animaux, principalement ceux du chat, des cafards, du pollen et des moisissures. À cela s’ajoutent les irritants ou les facteurs indirects de la maladie, tels que la pollution, l’humidité, le changement des températures, la fumée du tabac, les odeurs fortes, les vapeurs et les fumées. La rhinite allergique, communément appelée « rhume des foins », est une pathologie allergique saisonnière qui apparaît au printemps, en raison de la pollinisation. Au Liban, la pariétaire (ichbet el-kzaz) demeure l’une des plantes les plus incriminées dans la rhinite allergique. Elle pousse même en ville, notamment près des structures en béton. La pariétaire est une plante sauvage et ses fleurs sont de couleurs rose et jaune au printemps. Les fleurs de l’olivier et les graminées (plantes à fleurs minuscules groupées en épis, à tige creuse, tels que le dactyle, la phléole ou aussi les céréales : maïs, avoine, blé, etc.) possèdent également un fort potentiel allergisant, ainsi que d’autres sortes d’arbres. Les symptômes de la rhinite allergique sont les mêmes que ceux observés au cours d’un rhume viral ou infectieux. Il s’agit principalement de crises d’éternuements, d’une obstruction et d’un prurit nasal, d’une irritation de la gorge, ainsi que de larmoiement, de picotement et de rougeur des yeux. La rhinite allergique peut également être déclenchée par les poussières dans les maisons. Être vigilant « Il faut être vigilant et ne pas se laisser aller, insiste le Dr Waked. Un rhume ne peut pas durer toute l’année. En cette saison, il s’agit d’une allergie qu’il faudrait traiter. Cette inflammation au niveau des voies aériennes ou respiratoires n’est pas due à une bactérie. Elle n’est pas donc contagieuse et ne peut être traitée par antibiotiques. » Prévenir l’asthme et la rhinite allergique consiste en premier lieu à établir le diagnostic. « Il ne faut pas hésiter à consulter son médecin lorsqu’on a une rhinite qui persiste ou en présence de symptômes chroniques de toux, d’essoufflement ou de sifflement, constate le Dr Waked. En ce qui concerne le traitement, il consiste à alléger cette inflammation. Malheureusement, lorsque le patient est soulagé, il a tendance à arrêter ses médicaments. Ce qui est mauvais. » Le Dr Waked explique par ailleurs que certaines mesures de prévention sont à prendre dans son environnement. Ainsi, il est conseillé d’enlever les moquettes si on est allergique aux poussières de maison et d’éviter d’acheter un chien ou un chat si on a un enfant asthmatique. De plus, au cours des saisons polliniques, il faut éviter de s’exposer à la nature sans traitements. Il faut de même aérer le moins possible les chambres et recourir plutôt à la climatisation, surtout la nuit. Celle-ci est également conseillée durant la période du khamsin, d’autant que la pollinie est élevée à cause du jeu du vent. En cette période, les personnes asthmatiques doivent s’isoler de l’environnement extérieur et rester dans un endroit climatisé (maisons, bureaux, voitures…). « Si la personne a une prédisposition génétique à l’asthme, il est conseillé d’adopter une hygiène de vie saine pour prévenir le développement de la maladie, souligne le Dr Waked. Il faut donc éviter les moquettes chez les enfants à risque, faire sortir les peluches la nuit de la chambre de l’enfant, éviter les matelas non synthétiques ou en coton. La chambre doit être nette, ensoleillée et non humide. Il faut de même mettre l’enfant à l’abri de la fumée de cigarettes. » Quelle que soit la forme d’allergie dont on souffre, il faut savoir qu’il existe actuellement des moyens thérapeutiques qui permettent d’améliorer la qualité de vie du patient. Il faudrait, pour ce faire, respecter son traitement, puisque, dans plusieurs cas, le patient peut reprendre un cours de vie normal.
Yeux irrités et bouffis au réveil, crises d’éternuements, congestions et picotements nasaux, sifflement dans la poitrine… Le printemps ne convient pas à tous. Si la saison prête aux balades et aux activités de plein air, il n’en demeure pas moins qu’elle constitue une source de dérangement aux nombreux asthmatiques du pays (près de 20 % des Libanais). La pollinisation,...