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Actualités - CHRONOLOGIE

Russie Kasparov crée un Parlement alternatif au « régime illégitime »

L’ex-champion du monde d’échecs Garry Kasparov, devenu ennemi juré du Kremlin, a lancé hier à Moscou un Parlement alternatif réunissant des opposants de toutes tendances, des nationaux-bolchéviques aux ultralibéraux, pour lutter contre le « régime illégitime ». Quelque 500 « députés » de cette Assemblée nationale, dont le lieu a été tenu secret jusqu’au dernier moment, ont « juré de ne pas ménager leurs forces et leur vie pour rétablir en Russie la souveraineté et le pouvoir du peuple ». « Nous le jurons, nous le jurons », ont clamé, debout, les députés, parmi lesquels l’ex-conseiller économique de Vladimir Poutine, un ultralibéral, Andreï Illarionov, l’ancien président de la Banque centrale Viktor Guerachtchenko, le défenseur des droits de l’homme Sergueï Kovalev, l’écrivain et leader des nationaux-bolchéviques Edouard Limonov, et Iouri Chmidt, avocat de Mikhaïl Khodorkovski, ex-patron de Ioukos qui purge sa peine de prison en Sibérie. « Nous devons cracher au visage des tsars (Vladimir) Poutine et (Dmitri) Medvedev », Premier ministre et président russes, a lancé une jeune militante de la région de Samara (Volga) après avoir lu le texte de la charte de l’Assemblée. Ce texte signé par tous les députés prône « le rétablissement de la démocratie et des libertés politiques », et dénonce le régime « illégitime » instauré à la suite des élections qui n’étaient pas « libres », qui mène le pays « vers une catastrophe nationale ». « Nous créons un organisme qui représentera les intérêts de tous les citoyens russes contrairement à la Douma (Chambre basse du Parlement russe dominée par les forces pro-Kremlin) illégitime et honteuse », a déclaré M. Kasparov. M. Kasparov a dû interrompre son discours après que des inconnus, rapidement maîtrisés par des gardes de sécurité, eurent lancé deux objets sexuels dans sa direction. Dans le passé, les rassemblements des partisans de M. Kasparov ont été perturbés par des incidents similaires organisés par les jeunesses pro-Kremlin. « Le régime de plus en plus dur pousse l’opposition à se consolider. Le groupe de Poutine a usurpé le pouvoir et veut le garder pour toujours (...) Nous devons détruire ce monopole au pouvoir », a pour sa part lancé M. Limonov. L’opposition dite « démocratique » a été marginalisée sous le régime de Vladimir Poutine qui a quitté le Kremlin le 7 mai pour devenir Premier ministre de son successeur Dmitri Medvedev. Privée d’accès aux médias strictement contrôlés par le Kremlin, elle n’est plus représentée à la Douma depuis 2003 et régulièrement accusée par le pouvoir d’être responsable du chaos des années 1990. Les initiatives de Kasparov sont cependant loin de faire l’unanimité chez les libéraux et les démocrates.
L’ex-champion du monde d’échecs Garry Kasparov, devenu ennemi juré du Kremlin, a lancé hier à Moscou un Parlement alternatif réunissant des opposants de toutes tendances, des nationaux-bolchéviques aux ultralibéraux, pour lutter contre le « régime illégitime ».
Quelque 500 « députés » de cette Assemblée nationale, dont le lieu a été tenu secret jusqu’au...