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Actualités - CHRONOLOGIE

Birmanie - La junte accueille une centaine de médecins asiatiques et emmène des diplomates sur les lieux du cyclone Nargis Les Occidentaux fustigent le refus d’une aide massive, dénonçant « un crime contre l’humanité »

Birmanie - La junte accueille une centaine de médecins asiatiques et emmène des diplomates sur les lieux du cyclone Nargis Les Occidentaux fustigent le refus d’une aide massive, dénonçant « un crime contre l’humanité » Les Occidentaux ont fustigé le refus de la Birmanie d’accepter une aide massive pour les deux millions de survivants du cyclone Nargis, dénonçant même « un crime contre l’humanité », au moment où la junte accueillait hier une centaine de médecins asiatiques. Deux semaines après l’une des catastrophes naturelles les plus meurtrières de l’histoire récente – avec près de 134 000 morts et disparus –, le président américain George W. Bush a prolongé d’une année les sanctions prises en 1997 contre la junte. Car le « traitement » par ce régime de ses concitoyens sinistrés est « inhumain », s’est insurgé le Premier ministre britannique Gordon Brown, dont le pays était la puissance coloniale en Birmanie jusqu’en 1948. M. Brown a dénoncé sur la BBC « une situation intolérable » et « un régime qui n’agit pas et n’autorise pas la communauté internationale à faire ce qu’elle veut faire ». Il a appelé la junte à cesser de filtrer l’aide étrangère au moment où la majorité des deux millions de rescapés manque de tout. « Il en va de la responsabilité du régime birman et il doit rendre des comptes », a souligné M. Brown. Il n’est cependant pas allé aussi loin que le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner, lequel a jugé jeudi que l’intransigeance de la Birmanie confinait à un « crime contre l’humanité ». Dans une lettre à MM. Bush et Brown, et au président Nicolas Sarkozy, le prix Nobel de la paix Desmond Tutu en a appelé au Conseil de sécurité de l’ONU, accusant la Birmanie d’avoir « effectivement déclaré la guerre à sa propre population » et de « commettre des crimes contre l’humanité ». Dans le même temps, le Mistral, bâtiment de la marine nationale française, est arrivé au large de la Birmanie, mais sans qu’un accord ait été trouvé sur la livraison de son fret humanitaire, selon l’état-major des armées françaises. À propos de ce bateau, l’ambassadeur de France à l’ONU, Jean-Maurice Ripert, a révélé avoir vivement réagi lorsque le représentant de la Birmanie à l’ONU avait reproché à Paris d’envoyer « un navire de guerre ». Aux États-Unis, 43 membres de la Chambre des représentants ont demandé au président Bush d’envisager une « intervention humanitaire » en Birmanie. Le président américain a précisé dans un message au Congrès que la prorogation d’un an des sanctions « n’entravait pas » l’assistance humanitaire américaine « au peuple birman ». D’ailleurs, une partie de cette aide a pu être livrée directement, et pour la première fois vendredi, aux ONG étrangères sur le terrain, s’est félicité le département d’État, qui y « voit réellement une nouvelle tendance, en tout cas aujourd’hui ». Confrontée à un bilan effroyable – surtout pour un pays de 57 millions d’habitants –, la Birmanie n’en demeure pas moins méfiante à l’égard des étrangers, surtout des Occidentaux. Jalouse de sa souveraineté, la junte ne veut pas laisser des étrangers diriger des secours internationaux de grande ampleur. Alors que les relations avec l’Occident sont mauvaises, les autorités birmanes semblent préférer une aide humanitaire venue d’Asie. Tout au long du week-end, la Birmanie doit laisser entrer 160 médecins et infirmiers asiatiques : Thaïlandais, Chinois, Indiens et Bangladais. Signe aussi de l’ouverture timide consentie par le régime, la junte a emmené en hélicoptère, pour la première fois, des diplomates et des représentants de l’ONU vers des zones du delta de l’Irrawaddy dévastées le 3 mai par Nargis. Cette région du Sud-Ouest birman est de facto fermée aux journalistes. « Ce qu’ils nous ont montré avait l’air très bien, mais ils ne nous ont pas montré l’ensemble du tableau », a raconté Chris Kaye, directeur local du Programme alimentaire mondial (PAM). Du côté de l’ONU, le responsable des affaires humanitaires John Holmes devrait être en Birmanie demain.
Birmanie - La junte accueille une centaine de médecins asiatiques et emmène des diplomates sur les lieux du cyclone Nargis
Les Occidentaux fustigent le refus d’une aide massive,
dénonçant « un crime contre l’humanité »

Les Occidentaux ont fustigé le refus de la Birmanie d’accepter une aide massive pour les deux millions de survivants du cyclone Nargis, dénonçant...