Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Soudan Des milliers de manifestants pour fêter la « victoire » contre les rebelles du Darfour

Des milliers de personnes ont manifesté hier à Khartoum à l’appel du gouvernement pour fêter « la victoire » et fustiger l’attaque lancée samedi dernier par des rebelles du Darfour qualifiés d’agents d’Israël. Agitant drapeaux et banderoles, une foule d’hommes, femmes et enfants s’est réunie autour du QG de l’armée pour écouter le président Omar el-Béchir dont le gouvernement lutte depuis cinq ans contre des rebelles au Darfour, région de l’ouest du pays en guerre civile. Sous haute protection de la police et de soldats, les rues principales autour du bâtiment militaire étaient fermées au trafic. Les manifestants dansaient, entonnaient des chants religieux alors que les haut-parleurs diffusaient des discours critiquant les rebelles. Selon différentes estimations de témoins, les manifestants étaient entre 7 000 et 20 000. « Ils (les rebelles) sont en train de mettre à exécution un programme étranger. Posez-vous la question de savoir qui a amené les armes, les voitures, qui les paie pour faire ça », a lancé M. Béchir à la foule. Le Soudan a offert 250 000 dollars de récompense pour toute information pouvant conduire à l’arrestation de Khalil Ibrahim, chef du Mouvement pour la justice et l’égalité (JEM), qui a mené une attaque sans précédent le 10 mai contre Khartoum. « Khalil est un agent d’Israël, a accusé M. Béchir. Khartoum ne peut pas être gouverné par quelqu’un qui s’est vendu au judaïsme et aux croisés ». « À cause de lui, des femmes et des enfants ont été tués à Omdurman », a-t-il poursuivi, vêtu d’une tenue militaire. Selon l’armée, plus de 222 personnes, dont 34 civils, ont été tuées dans l’assaut du JEM sur Omdurman, ville jumelle de Khartoum. « Nous envoyons un message depuis Khartoum, depuis la capitale, depuis Omdurman à tous les traîtres et les agents, le message de la nation soudanaise : la victoire est arrivée », a lancé le président. L’attaque de samedi a conduit le Soudan à rompre les liens diplomatiques avec son voisin tchadien, qu’il accuse d’avoir soutenu l’offensive. Le Tchad a nié toute implication et a fermé lundi sa frontière. Le Conseil de sécurité des Nations unies a condamné cet assaut, exhortant toutes les parties à cesser les hostilités et les mettant en garde contre toute action de représailles envers les civils. Des organisations de défense des droits de l’homme basées à Londres et à New York ont fait part de leurs craintes pour les civils après la chasse à l’homme ordonnée par le gouvernement à la suite de l’attaque rebelle. Le Trust Aegis dit être en possession de rapports qui indiquent que des centaines de civils du Darfour ont été détenus et battus et que les services de sécurité ont tiré sur des Darfouris, dont des femmes, dans les rues et dans leurs maisons. Un responsable du JEM a dit hier à l’AFP que l’épouse de Khalil Ibrahim avait été arrêtée puis relâchée, mais que le dirigeant était sain et sauf. « L’épouse du Dr Khalil a été arrêtée et ils l’ont relâchée hier (mardi). Nous déplorons ces actions. Si le gouvernement prend pour cible des femmes et des enfants, c’est un mauvais message », a dit Tahir al-Faki, président du conseil législatif du JEM. « Cette mission (l’attaque rebelle) a montré la faiblesse du gouvernement soudanais. Elle a démontré la fragilité de leurs dispositifs de sécurité, leur incompétence et leur incapacité à se défendre », a-t-il ajouté. Il a qualifié la manifestation d’hier de propagande gouvernementale.
Des milliers de personnes ont manifesté hier à Khartoum à l’appel du gouvernement pour fêter « la victoire » et fustiger l’attaque lancée samedi dernier par des rebelles du Darfour qualifiés d’agents d’Israël.
Agitant drapeaux et banderoles, une foule d’hommes, femmes et enfants s’est réunie autour du QG de l’armée pour écouter le président Omar el-Béchir...