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Actualités - CHRONOLOGIE

La junte restreint l’accès des étrangers à la zone du cyclone, mais autorise des humanitaires asiatiques La Birmanie entrouvre timidement ses portes à l’aide internationale

La junte militaire en Birmanie a considérablement restreint hier l’accès à la zone dévastée par le cyclone Nargis et a refoulé des étrangers en dépit des pressions de l’ONU et d’organisations humanitaires qui redoutent qu’il ne soit déjà trop tard. De son côté, le commissaire européen au Développement, Louis Michel, qui s’est rendu hier à Rangoun, a déclaré que la Birmanie était confrontée à un risque de « famine ». Douze jours après la catastrophe, les autorités ont nettement renforcé les contrôles sur les routes menant au delta, la zone la plus touchée par le cyclone qui a fait plus de 66 000 morts et disparus. Selon la radio d’État, il y a 38 491 morts, et 27 838 personnes sont portées disparues, soit au total 66 329 victimes. Des diplomates occidentaux et des Nations unies parlent de plus de 100 000 tués. Le bilan pourrait même dépasser les 200 000 morts ou disparus, a indiqué le secrétaire d’État britannique Douglas Alexander en s’appuyant sur des estimations d’organisations caritatives. « Aucun touriste étranger n’est autorisé à se rendre dans la moindre zone de l’Irrawaddy », a dit un policier. « Le gouvernement a donné l’ordre de tenir les étrangers à l’écart (de la région). Nous sommes désolés », a dit un autre membre des forces de sécurité. Le régime birman, qui accepte volontiers l’aide internationale, entend toujours garder la haute main sur sa distribution, mais une bonne partie des deux millions de survivants, désespérés, manquent encore d’eau potable, de vivres et d’abris, selon l’ONU. Même si les secours entrent en Birmanie grâce à des avions internationaux qui atterrissent à Rangoun, parmi lesquels encore cinq appareils américains hier, des organisations humanitaires sont furieuses devant l’intransigeance de la junte qui refuse une opération d’aide massive dirigée par des étrangers. Et elles redoutent qu’il ne soit déjà « trop tard ». Toutefois, la junte a envoyé hier un premier signe d’espoir – tout relatif – en autorisant 160 travailleurs humanitaires asiatiques à pénétrer dans le pays. Ce geste, aussi symbolique que dérisoire, n’est qu’une goutte d’eau en rapport aux milliers de travailleurs humanitaires étrangers qui attendent l’ouverture des frontières birmanes pour lancer une opération de grande ampleur, du type de celle qui avait suivi le tsunami de décembre 2004 en Asie. Après des pressions de l’ONU, des États-Unis et de l’UE, le commissaire européen au Développement, Louis Michel, est arrivé en Birmanie hier soir pour une visite « strictement humanitaire » de deux jours, dans l’espoir de convaincre la junte de faciliter les secours internationaux. Le fait que l’Irrawaddy « soit le grenier à riz de Birmanie et que tous les stocks de riz aient été détruits » place le pays face à « un risque de catastrophe du niveau d’une famine », a-t-il déclaré. M. Michel a été précédé à Rangoun par le Premier ministre thaïlandais, Samak Sundaravej, qui devait tenter lui aussi d’assouplir la position du voisin birman. En soirée, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a annoncé qu’il allait réunir les représentants de plusieurs pays pour discuter d’une stratégie afin de faire parvenir plus efficacement l’aide humanitaire internationale à la Birmanie. Dans la nuit, de fortes pluies sont tombées sur les zones méridionales et de nouvelles précipitations sont annoncées. C’est « le pire scénario imaginable », s’est alarmée la Fédération internationale de la Croix-Rouge.
La junte militaire en Birmanie a considérablement restreint hier l’accès à la zone dévastée par le cyclone Nargis et a refoulé des étrangers en dépit des pressions de l’ONU et d’organisations humanitaires qui redoutent qu’il ne soit déjà trop tard. De son côté, le commissaire européen au Développement, Louis Michel, qui s’est rendu hier à Rangoun, a déclaré...