Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

EXPOSITION - «Carnets de voyages 1993/2008» à la Planète de la découverte, jusqu’au 15 juin Les climats intérieurs de Jasenka Tucan-Vaillant

Peintre, licier et sculpteur, Jasenka Tucan-Vaillant présente, à la Planète de la découverte (centre-ville), un choix de tapisseries, sculptures et papiers artistiques qu’elle a sélectionnés pour résumer ses quinze ans de pérégrinations. Ces œuvres, baptisées «?Carnets de voyages 1993/2008?», ont un goût de départ et d’enracinement, de solide et d’évanescent. Comme des climats intérieurs que l’artiste a voulu partager. Dans la douceur et la beauté. Depuis 25 ans qu’elle vit dans ses malles (vu la carrière de diplomate de son mari), Jasenka Tucan-Vaillant a appris à s’adapter à tous les lieux visités, à se les approprier même. Ce sont ces sentiments de plénitude et d’harmonie intérieure qu’elle a voulu reproduire dans ses œuvres. Actuellement, partageant son temps entre Paris, Zagreb et Beyrouth, l’artiste pluridisciplinaire se consacre à la fois à son art et aux associations libanaises. Il importe peu à Jasenka Tucan-Vaillant de mélanger les disciplines, de les fusionner dans un moule qui lui est propre. Avec le temps, son art a instauré un véritable dialogue auquel elle invite les autres. Inspirée de ses voyages, des liens qu’elle tisse avec le pays où elle séjourne aussi, l’artiste reproduit ses impressions par petites touches. Un voyage romantique De Manille à Beyrouth, en passant par le Laos, la Bulgarie, la Grèce ou la Pologne, son œuvre propose un «?long voyage romantique?», selon l’expression de Bozo Bisskupié, ministre croate de la Culture. Un voyage qui a commencé dans les années 70, lorsque cette diplômée de l’École des beaux-arts de Rijeka se rend à Aubusson, centre de la tapisserie le plus réputé de France, pour effectuer un stage auprès de maîtres chevronnés. À l’époque, l’artiste en herbe avait déjà choisi comme discipline première la sculpture. D’ailleurs, toute sa vie durant, elle aura à se confronter à cette dualité et à sa passion pour deux arts d’apparence différents, mais dont elle s’appliquera à faire ressortir les similitudes. «?Les sculptures sont comme les tissages, avoue-t-elle, ils ont tous deux du relief, du volume et des formes changeantes, tantôt souples et lisses, tantôt rugueuses et ondulées.?» Aujourd’hui, à travers ces deux arts plastiques, auxquels elle a ajouté un troisième pôle de sa créativité qui est le papier artistique, Jasenka Tucan-Vaillant illustre ses souvenirs par ce qu’elle a appelé des carnets de voyages. S’agissant du tissage, elle illustrera le plat pays de la Pologne, les monts et vallées de la Bulgarie, les rizières des Philippines avec des camaïeux de couleurs, la vie trépidante de Paris ou encore les teintes chatoyantes de la Békaa. «?Chaque pays m’apporte ses couleurs, ses formes et sa lumière que je traduis à ma façon?», dit Vaillant. Et de poursuivre?: «?Pour les tapisseries, j’aime à utiliser les produits du pays.?» Ce sera soit la soie pour le Laos, la laine et le lin pour la Pologne, le fil de bananiers et des arbres d’ananas pour les Philippines, ou la laine de chèvre pour le Liban. Parfois elle mélange soie et laine, et travaille même selon des méthodes différentes. Tandis que sur le papier artistique qu’elle travaille selon la méthode japonaise (en malaxant et moulant fibres, couleurs et autres produits), ce sont des formes abstraites nées de rêveries et d’impressions qu’elle étale dans des compositions transparentes et vaporeuses. Un travail au service d’une expression nouvelle et novatrice d’arts anciens et traditionnels. Ainsi, en travaillant avec les femmes du village de Arsal, l’artiste a réussi à faire évoluer leur méthode de tissage, d’où quelques œuvres exposées qui traduisent ces innovations. «?Elles étaient habituées à tisser par mémoire, souligne l’artiste, j’ai réussi à leur apprendre à suivre un dessin.?» Si le tissage de Jasenka Tucan-Vaillant est un hymne aux paysages et aux lieux visités, ses sculptures (principalement en bronze) révèlent également sa passion pour les formes. Dans cette odyssée plastique aux différentes expressions, une pinède d’arbres entrelacés symbolise le Liban, tandis que des oiseaux et des poules aux courbes arrondies illustrent la Pologne. Ces volatiles sur leurs perchoirs ponctuent l’univers de Vaillant, composé de sculptures, de tapisseries et de papiers flottants, ondulés, souples, rigides, encadrés ou suspendus. Dans cet art où se mêlent ferveur, joie et passion, Jasenka Tucan-Vaillant réalise une véritable symphonie de couleurs et de formes en transcendant le travail et le sublimant. Colette KHALAF Vu les circonstances, l’exposition qui se déroule déjà à la Planète de la découverte, de 10 heures à 17 heures, se prolongera jusqu’au 15 juin.
Peintre, licier et sculpteur, Jasenka Tucan-Vaillant présente, à la Planète de la découverte (centre-ville), un choix de tapisseries, sculptures et papiers artistiques qu’elle a sélectionnés pour résumer ses quinze ans de pérégrinations. Ces œuvres, baptisées «?Carnets de voyages 1993/2008?», ont un goût de départ et d’enracinement, de solide et d’évanescent....