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Le Crédit agricole prouve que les banques françaises sont encore fragilisées par la crise

Les banques françaises ne sont pas sorties de la crise financière, comme l’illustre l’augmentation de capital surprise du Crédit agricole, mais elles devraient tenir le choc grâce à un marché national résistant et une importante diversification à l’international. Première banque de détail européenne, le Crédit agricole a annoncé mardi que son résultat net ne dépasserait pas 892 millions d’euros au premier trimestre, soit à peine un tiers de celui des trois premiers mois de 2007. Pour restaurer sa solvabilité, la banque a annoncé une augmentation de capital de 5,9 milliards d’euros. « Très surpris » par cette communication précipitée, Pierre Flabbée, analyste chez Landsbanki Kepler, estime qu’elle jette un doute sur l’ensemble du secteur et « augmente l’incertitude ». Mais « chaque cas est particulier », relativise-t-il, en citant les résultats meilleurs que prévu publiés par la Société Générale. La SocGen, secouée par l’affaire Kerviel en début d’année, a limité les dégâts au premier trimestre, en dégageant un bénéfice certes en recul de plus de 20 % mais quand même supérieur au milliard d’euros. BNP Paribas et Natixis, qui publient leurs résultats trimestriels cette semaine, devraient eux aussi voir leurs bénéfices reculer, tout en restant supérieurs à 1,5 milliard d’euros, d’après les analystes. Les titres financiers liés au marché immobilier américain ont encore perdu de la valeur depuis le début de l’année, forçant les banques à procéder à de nouvelles dépréciations qui se sont étendues à d’autres classes d’actifs, comme les prêts LBO (rachat par endettement) ou les rehausseurs de crédit. La Société Générale a déjà annoncé 513 millions d’euros de dépréciations et pertes sèches en raison de la crise au premier trimestre. Au Crédit agricole, qui publie ses résultats détaillés demain, la banque de financement et d’investissement a subi 1,205 milliard de nouvelles dépréciations, après 4,2 milliards avant impôt en 2007. À ce jour, c’est la banque française la plus touchée par la crise. Par rapport aux pures banques d’investissements américaines, les banques françaises ont toutefois l’avantage d’avoir une forte composante de banque de détail, ce qui devrait leur permettre d’amortir la crise. En outre, la diversification internationale, essentiellement en Europe de l’Est pour la Société Générale ou en Italie pour la BNP Paribas et le Crédit agricole, doit aussi permettre d’amortir les chocs.
Les banques françaises ne sont pas sorties de la crise financière, comme l’illustre l’augmentation de capital surprise du Crédit agricole, mais elles devraient tenir le choc grâce à un marché national résistant et une importante diversification à l’international.
Première banque de détail européenne, le Crédit agricole a annoncé mardi que son résultat net ne...