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Les autorités soudanaises arrêtent brièvement l’opposant islamiste Hassan Tourabi L’armée traque les rebelles qui menacent d’attaquer à nouveau Khartoum

Les forces de sécurité ont arrêté brièvement hier à Khartoum le chef de l’opposition islamiste soudanaise Hassan al-Tourabi et continué leur traque de rebelles du Darfour, qui ont menacé d’attaquer de nouveau la capitale soudanaise, théâtre de tirs sporadiques. Deux jours après une attaque sans précédent contre la ville jumelle de Khartoum, Omdurman, par le Mouvement pour la justice et l’égalité (JEM), le plus puissant militairement des groupes rebelles du Darfour, des témoins ont indiqué avoir entendu des coups de feu près de l’ambassade des États-Unis à Khartoum, où le couvre-feu a été levé. Parallèlement, Hassan Tourabi a été brièvement arrêté avec au moins quatre cadres de son parti, le Congrès populaire. « Les forces de sécurité sont venues chez nous ce matin et ont arrêté mon époux Béchir (Adam Rahma). Nous savons qu’elles détiennent aussi Hassan Tourabi et au moins trois autres membres importants du parti », a expliqué Israa Mohammad al-Béchir par téléphone. « Les forces de sécurité n’ont donné aucune raison pour l’arrestation, mais certains disent qu’ils étaient impliqués dans ce qui s’est passé à Khartoum », selon elle. M. Tourabi, ex-bras droit du président Omar el-Béchir et aujourd’hui son principal ennemi, a été emprisonné à plusieurs reprises pour des menées putschistes ou des liens avec le JEM. Il a été libéré la dernière fois en juin 2005. Khalil Ibrahim, chef du JEM, a été dans le passé un partisan de M. Tourabi. Les autorités estiment qu’ils coordonnent toujours leurs activités. Les deux hommes ont nié ces liens, mais M. Tourabi avait salué le JEM en 2006, affirmant partager son projet d’une démocratie islamiste au Soudan. L’attaque samedi contre Omdurman, reliée à Khartoum par un pont sur le Nil, est la première lancée aussi près de la capitale par des rebelles avec l’objectif de renverser le régime. Les autorités ont affirmé l’avoir repoussée et ont rompu dimanche les relations diplomatiques avec le Tchad, accusé d’implication dans l’attaque, ce que N’Djamena a démenti. Le Soudan a offert plus de 120 millions de dollars à quiconque permettrait de capturer Khalil Ibrahim. Selon Saddiq Babo Nimir, un habitant d’Omdurman toujours sous couvre-feu, les soldats sont déployés en force dans la ville. « Il y a des échanges de tirs. Les gens courent dans tous les sens. La principale route est fermée et un grand nombre de soldats y sont déployés », a-t-il dit à l’AFP par téléphone, soulignant la présence d’hélicoptères mais aussi de chars et de lance-roquettes dans les rues situées près du fleuve. Les troupes tirent sur des rebelles retranchés dans des immeubles, ont indiqué les témoins. « Lorsqu’ils ont été défaits, (les rebelles) ont commencé à fuir d’un endroit à l’autre à Omdurman. Nous les pourchassons », a dit un responsable des Affaires étrangères, Ali Youssef. « Nous sommes prêts à faire face à n’importe quelle menace de la part des rebelles. Nous sommes aussi prêts à des négociations avec les rebelles à tout moment, en tout lieu », a affirmé le ministre d’État soudanais pour les Affaires étrangères, Ali Kerti, cité par l’agence officielle égyptienne MENA. Selon l’agence officielle SUNA, l’armée a tué samedi un commandant du JEM et a éliminé une unité rebelle de 45 hommes. Elle a aussi arrêté 300 combattants. Le chef d’état-major du JEM, Souleimane Sandal, a déclaré à l’AFP que son mouvement avait décidé de porter à Khartoum la bataille du Darfour, une région de l’ouest du Soudan en proie à la guerre civile depuis 2003. « Maintenant je suis à Omdurman où se trouvent nos troupes que je réorganise, a-t-il dit. Si le gouvernement ne règle pas nos problèmes, nous nous préparerons à attaquer Khartoum y compris le palais (présidentiel). Nous n’allons plus combattre au Darfour et dans le désert, nous allons combattre à Khartoum. » Il s’est étonné de l’arrestation de M. Tourabi, affirmant qu’il n’avait « aucun lien avec notre mouvement ».
Les forces de sécurité ont arrêté brièvement hier à Khartoum le chef de l’opposition islamiste soudanaise Hassan al-Tourabi et continué leur traque de rebelles du Darfour, qui ont menacé d’attaquer de nouveau la capitale soudanaise, théâtre de tirs sporadiques.
Deux jours après une attaque sans précédent contre la ville jumelle de Khartoum, Omdurman, par le Mouvement...