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Actualités - OPINION

Les lecteurs jugent la crise

Comme une goutte d’eau À combien de guerres faut-il survivre afin de mériter la nationalité libanaise ? Cette question, je me la pose aujourd’hui. J’ai 24 ans et, depuis le 7 mai 2008, j’en décompte cinq. Malgré cela, je ne me sens toujours pas Libanais à part entière. Pas encore en tout cas. Pourquoi ? Parce que depuis quelques jours, le 7 mai plus exactement, je milite contre le sentiment de sécurité que pourrait me fournir l’appartenance à une faction libanaise. Vivant dans une zone à majorité chiite, j’ai dû quitter mon appartement à cause des barrages miliciens qui sont venus en libérateurs dans la ruelle où j’habite depuis que je suis né. J’y ai vécu neuf ans de guerre civile, mais aujourd’hui je suis obligé de retrouver mes « semblables » sunnites, de sentir la sécurité là où l’autre ne pourrait avancer, et d’éviter d’aller dans toutes les régions « libérées » de Beyrouth. Durant l’été 2006, j’arrivais à distinguer le vrai du faux, j’arrivais à voir les avions de chasse ennemis jeter leurs missiles sur les maisons de Beyrouth. Immédiatement après cette guerre, tandis que j’étais sereinement assis dans mon sofa, devant la télé, je regardais le secrétaire général du Hezbollah me placer dans le camp des collaborationnistes. Poursuivant mes études paisiblement, sans aucun engagement politique, je voyais ce jugement qui m’étais adressé sans que je ne le demande évoluer jusqu’au jeudi noir. Jour où le Hezbollah est venu, dans le silence de la nuit, vérifier si j’appartenais au camp des justes ou bien à celui des collaborationnistes. Je me suis senti menacé, et l’action du Hezbollah m’a conduit à quitter temporairement mon appartement. J’essaye de comprendre pourquoi tant de haine, et contre qui elle est dirigée. Si le Premier ministre Siniora monopolise le pouvoir, qu’ai-je fait, moi, pour que je sois obligé de montrer ma carte d’identité à des miliciens bardés d’armes afin de monter chez moi ? Je peux affirmer que là où Israël n’a pu m’atteindre, le Hezbollah a pu le faire : il a réussi à éveiller en moi la méfiance envers mon prochain, et m’a clairement convaincu que dans un pays comme le Liban, on ne peut être pacifiste et non partisan, mais il faut choisir son affiliation, sinon partir ailleurs. Ailleurs je pars, car mon idéal de citoyenneté ne me permet pas de choisir une affiliation confessionnelle, et mon engagement pacifiste ne m’entraînera jamais à porter une arme pour combattre des causes perdues. Des dizaines de personnes entre blessés et morts, des souvenirs enterrés, des sourires, une vie perdue. Vie que le Hezbollah a désacralisée en faveur des armes sacrées. Comme une goutte d’eau, l’idéal s’évapore. Pour redescendre sous forme de pluie et arroser la terre aride ? Je ne peux qu’espérer. Yazane ALAILY Quelle victoire ? Je m’adresse à vous aujourd’hui, général, en tant que chrétienne bafouée, humiliée, révoltée. Je m’adresse au général qui avait défendu nos droits il y a quinze ans et qui, aujourd’hui, nous a volé notre 14 mars et nous a vendus pour ses propres rêves. Je m’adresse à ce général qui depuis un 8 mai 2005 a semé la haine et la discorde dans le cœur de son « chaab al-azim ». Je m’adresse à vous au nom de ces centaines de soldats prisonniers qui croupissent encore dans les prisons. Ces soldats qui avaient obéi à vos ordres de chasser votre ennemi de l’époque, un certain octobre 90. Je m’adresse à un leader chrétien qui n’a pas voulu être au côté de sa communauté (je parle au nom des 70 % de chrétiens que vous n’avez jamais représentés). Je vous en veux général aujourd’hui de nous laisser revivre la honte, l’humiliation mais surtout la peur d’être à nouveau écrasés sous une botte étrangère. Oui, général. Aujourd’hui, vous pouvez vous réjouir de votre victoire, mais pas de celle de milliers de Libanais. Quelle victoire vous voulez qu’on célèbre ? Celle d’un peuple brisé et bafoué ? Celle d’un peuple obligé de baisser les bras face à un arsenal militaire (que vous avez vaillamment défendu lors de votre exil) et que, depuis votre retour, vous avez encouragé avec vos accords et vos alliances ? Celle d’un peuple qui a vu les armes se pointer vers ses enfants et ses maisons. Aujourd’hui général, vous avez gagné la bataille, mais vous avez perdu un peuple. Lamia DAROUNI Si nous pouvions réagir… De France, une lectrice nous adresse la correspondance suivante à la suite de la parution, dans notre édition d’hier lundi 12 mai 2008, de l’éditorial de Nagib Aoun « La mort aux trousses » : Je viens d’imprimer votre article pour le faire lire à tous ceux qui me disent : « Alors ? » Alors quoi ? Révolte, désespoir face à l’impuissance. Merci de mettre en mots tous les maux dont nous souffrons, dont nous mourons, nous les Libanais de dedans ou du dehors, nous qui revendiquons d’être libanais seulement, partisans d’un Liban que nous aimons et qui nous offre, ou plutôt offrait, la chance de nous y sentir libres et nous-mêmes. Hélas cette proposition de liberté a été bien mal comprise et bien mal interprétée ! Pour nous Libanais, la liberté a été considérée comme un droit, un acquis aux dépens de l’autre. Au lieu de penser la liberté comme une promesse au bout d’un travail de dessaisissement, au lieu d’interroger notre coeur sur ses propres chaînes nous avons crié haro sur quiconque osait fouler un cm de notre territoire. Ce qui arrive aujourd’hui est le résultat de l’irresponsabilité dans laquelle nous avons vécu. Est-il vraiment trop tard ? « Réagissez », oh si seulement nous pouvions tous ensemble, hommes et femmes de bonne volonté de ce pays, qui ne sommes ni d’un clan ni d’un parti, fût-il de Dieu, oh si nous pouvions seulement réagir un peu au lieu de nous laisser mener comme des agneaux à l’abattoir ! Comment se fait-il qu’aucune manifestation pacifique ne soit organisée  qu’aucun drapeau seulement libanais ne soit brandi silencieusement quelque part ? Face à ce désastre, aussi abasourdis que nous puissions être, ne pouvons-nous nous remettre debout et faire écouter dans le chaos une voix qui crie paix ? La paix ne se construit pas avec les armes mais avec le désir... Si on veut vraiment la paix, ne peut-on pas trouver le moyen de le dire sans armes ? N’est-ce pas le moment de faire preuve d’imagination pour le crier au Liban et à la face du monde ? Où sont-ils, ceux qui ont su trouver des slogans, parfois drôles, en 2005, slogans qui ont fait le tour du monde ? Qui pourrait lancer une initiative ? Certainement pas un homme politique de ce pays pris en otage. Peut-être une initiative de monsieur ou madame Tout-le-Monde, qui opérerait un miracle. Des drapeaux libanais qui fleuriraient sur tous les balcons des gens de bonne volonté et toutes les chaînes du monde transmettraient sur les ondes le cri muet de notre peuple, par exemple. Mon mari me dit : tu rêves. Oui, sans doute. Pourtant un homme noir aux États-Unis a bien écrit : « J’ai fait un rêve… ». Il y a laissé la vie. Mais un demi-siècle plus tard, son rêve se réalise. Oui, je rêve, mais qui suis-je, moi, une Libanaise commune sans poste ni pouvoir, ni métier public, ni jeune. Vous, M. Aoun, journaliste, pouvez-vous faire quelque chose pour apporter une pierre à l’édifice. Vous le faites en écrivant. Mais pouvez-vous faire davantage ? Avec d’autres ? Pouvons-nous envisager une marche massive et silencieuse au lieu d’aller nous terrer chez nous ou de chasser nos peurs en profitant de la vie dans nos régions encore calmes ? nous engager, accomplir un devoir, faire tout pour sauver notre pays message ! Utopie ! Il ne nous reste plus qu’à nous laisser mener à l’abattoir, en silence, à l’exemple d’un Agneau qui en mourant pour le monde, lui offre la Résurrection. Que le sang des innocents, en abreuvant notre belle terre du Liban, y fasse germer des saints, dans toutes les confessions ! Dans cet enfantement douloureux d’un monde meilleur, l’Esprit gémit avec nous. N’en déplaise aux dragons de la violence, qui aujourd’hui le mettent à feu et à sang, notre pays ne mourra pas ! Christiane BONTEMS France Ce qu’est un Libanais… Je suis née dans un pays où j’ai fait mes premiers pas dans ses montagnes saintes ; où j’ai appris à nager dans une mer luisante et scintillante ; où j’ai appris le français et l’anglais aussi bien que l’arabe ; où je suis fière de dire tout haut : je suis Libanaise. Je suis née dans un Sud résistant, je vis à Beyrouth, « Oum el-Dounia », où l’on peut faire la fête jusqu’au matin. Je suis née dans un Liban où j’entends le muezzin prier alors que je chante tout haut le Notre Père dans ma paroisse de quartier. Mais je suis née aussi dans un Liban où on parle encore de « gharbiyé » et de « charkyé » ; où la question existentielle «  de quelle région es-tu ? » forme implicite du « es-tu sunnite, chiite, druze, maronite ; soutiens-tu le parti de Dieu, les forces Libanaises ? » Je suis née dans un pays où l’on me raconte que durant la guerre de 1975, un chrétien tuait son frère musulman… On tente de me convaincre que c’était la guerre des autres sur les territoires libanais, mais ce n’était qu’avec l’accord des Libanais… Et puis je me dis ce n’est que du passé, le Liban est ressuscité et les Libanais ont retenu leur leçon de citoyenneté et que nous, jeunes de demain, pouvons garder une flamme d’espoir dans nos cœurs. Je me persuade que nous sommes, malgré toutes les crises socio-économiques, un peuple de culture, de lettres, d’ouverture, d’art, de liberté ; un peuple démocrate et souverain. Et ce jeudi 8 mai, cette affreuse nuit, j’ai entendu pour la première fois des coups de feu « pur libanais » entre Libanais. J’ai donc compris ce qu’est le Libanais : c’est un homme ingrat, irresponsable, égoïste, matérialiste, qui n’a aucun sens d’appartenance, violent, esclave du rapport de force ; c’est un dépendant soumis aux autres pays ; c’est un alchimiste qui ne peut pas respecter la différence, la diversité. C’est un criminel qui tue son pays sans cesse ; c’est un impuissant qui voit son pays mourir sans agir, c’est un Libanais qui ne mérite pas de naître dans ce Liban ! Mayssa SADER 16 ans Mon pays, ma douleur Je le savais, je le sentais : la guerre dans mon pays ne s’est pas terminée un jour maudit d’octobre 1990. La paix, ce n’est pas le silence des canons seulement. La paix est fragile comme un enfant qui vient de naître, comme une fleur qui vient d’éclore. Le peuple libanais a souffert dans sa chair et son âme. Comment peut-on demander à un soldat de vénérer un jour son ennemi de la veille alors que la poussière des combats le couvrait encore comme une deuxième peau, alors que le sang de ses compagnons n’avait pas encore séché ? Au nom de quelle loi macabre, laisse-t-on des parents ignorer le sort de leurs enfants ? Depuis plusieurs années, le Liban renaît, paraît-il. Les régions ont été reliées entre elles par des ponts, des routes superbes, mais a-t-on pensé relier les esprits si longtemps séparés par une haine sans cesse attisée par la mauvaise foi ? Beyrouth a organisé sous son ciel bleu deux sommets internationaux. Que nous ont-ils apporté ces dirigeants arabes ou ces autres que la langue française rassemble ? À part admirer nos beaux hôtels et goûter à nos bons plats, qu’ont-ils fait dans notre pays ? Ont-ils pensé une seule fois aller visiter des maisons libanaises dans lesquelles la guerre loge toujours, avec ses fantômes effrayants ? Ont-ils entendu ces jeunes qui leur criaient leur douleur d’être occupés et leur fierté de résister ? En 2005, lors de la superbe manifestation, j’ai ressenti un grand espoir. Comme il avait l’air noble et fier notre cèdre sur cette marée de drapeaux. Mais là encore, les Libanais n’ont pas tardé à montrer au monde que rien n’avait réellement changé. Toute cette belle unité n’a pas tenu car elle n’était basée que sur des paroles folkloriques. Et depuis quelques jours, nous subissons de nouveau la guerre des rues : toute la panoplie meurtrière est ressortie pour nous livrer des scènes qu’on croyait ne plus revivre. Tous les sacrifices, toutes les larmes, toutes les déchirures, toute la sueur versée, tous les départs, tous les adieux, tout se mélange dans nos mémoires trahies, tout fait saigner notre dignité bafouée, tout nous fait comprendre que nous sommes nos pires ennemis. La guerre n’est pas finie, je le savais, je le sentais, je déteste avoir eu raison... Léna NJEIM Quand le sauveur devient persécuteur Juillet 2006. Lorsque les hordes de familles dévastées ont été contraintes de quitter leurs domiciles et de chercher refuge à l’extérieur du territoire ravagé par les bombardements israéliens, nous les avons accueillies à bras ouverts dans nos quartiers, dans nos villages, dans nos maisons et dans nos cœurs. À bras ouverts. Je me rappelle avoir saccagé les armoires de mes enfants pour trouver de toute urgence des habits appropriés à ce flot d’enfants démunis. Fraternité oblige. Un réseau d’amies s’est chargé de développer une logistique immédiate pour répondre à tous les besoins de ces populations victimes ; la nourriture, l’eau potable, l’eau chaude, l’hygiène et même les loisirs ont été pris en charge. Solidarité humaine exige. Nous les avons intégrés à notre quotidien, nous avons essayé de les comprendre et de faire valoir cette proximité nouvelle pour construire une réalité nouvelle. Nous avons été jusqu’à former des groupes de prière commune pour transcender la détresse du moment. Nous avons accompli tout cela sans condition aucune, sans calcul, par pure conviction. Pour en arriver là… À voir tout un peuple humilié et assujetti, par la force des armes, à se voir recourir aux réflexes de guerre pour se protéger d’un ennemi interne (défilé dans les supermarchés et dans les stations d’essence, préparation des maisons secondaires, panique dans les banques…). À voir tout un peuple pris en otage, par la coupure de ses liens avec l’extérieur. Quelle est cette politique de l’obscurantisme qui rend le bien par le mal et l’hospitalité par l’hostilité ? Quelle est cette enclave empoisonnée ? Quel est ce mal qui prolifère en notre sein et que nous ne pouvons réprimer sans nous autodétruire ? Quel est ce cancer déclaré qui nous ronge de l’intérieur ? Comment espérer en guérir ? Notre soi-disant sauveur s’est retourné contre nous. Il est devenu notre persécuteur, et nous sommes victimes dans ce triangle infernal de non-responsabilité citoyenne. Que diriez-vous à l’histoire ? Comment vous défendriez-vous ? Quelle tache sombre dans la mémoire de ce peuple qui vous a secourus, un jour ! Quand la culture de la guerre résiste à celle de la paix au point de s’automutiler pour survivre,que reste-t-il à faire, sinon l’extirper ou divorcer ? Carla ARAMOUNI Au nom de la liberté C’est au nom de la démocratie, au nom de la liberté et pour l’avenir de nos enfants que j’en appelle au soulèvement contre les armes, contre l’intégrisme, contre cette idéologie de l’âge de pierre. J’en appelle à la conscience du général Aoun avant qu’il ne soit trop tard. J’en appelle aux députés aounistes, votre mandat électoral est déjà terminé. Refusez le diktat des armes. Ces armes que vous nous disiez pointées ailleurs, souriez, vous êtes dans leur ligne de mire. J’en appelle au peuple ou à ce qu’il en reste. Il faut la trancher, cette guerre. Nos enfants ne nous pardonneront jamais de leur avoir construit un avenir sur les fondations du passé. J’en appelle à un sursaut pour une société moderne, civilisée et laïque. Traçons les frontières derrière les lignes de démarcation. J’en appelle à la prétendue majorité. Comportez-vous comme telle et passez à l’acte. Ne vous laissez pas vaincre par la lâcheté. Quoi qu’il arrive il n’y a plus rien à perdre. J’en appelle à chacun, s’il est convaincu, de faire suivre cet appel, on ne sait jamais... Carlos EL-KHOURY France Notre Liban Je voulais juste dire que chacun d’entre nous a un rêve, et la plupart des Libanais ont le même rêve : faire de notre pauvre Liban le plus beau et le meilleur pays. Moi surtout, j’aimerais arranger ma patrie, mais je ne pourrais jamais le faire tout seul. Mais si chacun d’entre nous faisait un petit effort, on pourrait faire de notre Liban un Liban de rêve, sans guerres et sans problèmes. Je me demande souvent pourquoi les Libanais ne savent pas communiquer ou dialoguer ; lorsqu’ils ne sont pas d’accord entre eux, ils s’entre-tuent. J’aimerais ajouter encore une chose : moi, je suis un enfant de 11 ans, un élève du Collège Notre-Dame de Jamhour et un simple citoyen libanais. Vous pensez probablement tous comme moi : votre vie ne vaut peut-être pas grand-chose pour les politiciens, mais vous avez beaucoup d’importance aux yeux de Dieu. Chrétiens et musulmans, vous devez trouver des solutions aux problèmes et prier pour que Dieu nous aide à les résoudre avec compréhension et tolérance. Mark KARAM 11 ans De tout cœur avec vous Depuis des années, je tremble pour le peuple libanais. Mon corps est en Europe, mais mon « cœur » est au Liban. Je n’oublierai jamais mon séjour à Beyrouth lors des trop longues années de guerre. Depuis la mort du Premier ministre Rafic Hariri je savais que la relative stabilité de paix était en danger. Aujourd’hui, vous risquez de payer par le sang l’enjeu que vous représentez par des pays qui se servent du Liban pour assouvir leurs ambitions. La Syrie, Israël qui commit une grave erreur en sous-estimant le Hezbollah en 2006, mais surtout l’Iran qui, avec son président Ahmadinejad et les religieux chiites, sans compter la milice de Moqtada el-Sadr, en Irak, veut devenir le maître du Moyent-Orient. Chaque jour, je penserai au peuple libanais, à mes ami(e)s qui sont retournés vivre chez eux. Je reviendrai au pays du Cèdre si la France, les États-Unis, la communauté internationale devaient refuser de prendre leurs responsabilités. De tout cœur avec vous. Vive le Liban libre et en paix ! Marie-Rose BONTE Seule la démocratie… Trouver des alliés, n’importe lesquels, faire des alliances, quelles qu’elles soient, mais imposer la démocratie au Liban. Le pire ennemi de la Syrie d’Assad, c’est la démocratie, ce baassiste pro-Hezbollah, ce fils héritier de révolutionnaire de gauche progressiste ne fera pas dans la dentelle avec les Libanais. Moralité : le Hezbollah s’est allié avec l’Iran et la Syrie pour imposer le chaos et la dictature, il ne reste plus qu’aux Libanais qu’à agir en conséquence. Trouver des alliés, n’importe lesquels, faire des alliances, quelles qu’elles soient, mais imposer la démocratie au Liban. Maurice JACCARD Genève, Suisse Prions ensemble L’autre soir, les éléments de la nature se sont déchaînés, comme pour exorciser les grands de ce pays qui se sont entre-tués, laissant la population en proie à la peur et la panique, réveillant d’anciens souvenirs qu’on croyait oubliés. Mais le Dieu du ciel a grondé à son tour et menacé les différents protagonistes, leur infligeant tonnerres, éclairs, pluies torrentielles, le tout balayé de sifflements de vent, nous rappelant la nuit des temps où le Sauveur est mort sur la croix. Peut-on espérer une résurrection ? Une paix ? Pour cela il faudrait un miracle ! Prions ensemble, toutes communautés confondues, pour que la folie cesse et que l’on arrive enfin à une solution et une entente pacifique. Amalia SAYEGH
Comme une goutte d’eau

À combien de guerres faut-il survivre afin de mériter la nationalité libanaise ? Cette question, je me la pose aujourd’hui. J’ai 24 ans et, depuis le 7 mai 2008, j’en décompte cinq.
Malgré cela, je ne me sens toujours pas Libanais à part entière. Pas encore en tout cas.
Pourquoi ? Parce que depuis quelques jours, le 7 mai plus exactement, je...